C'est une première pour les femmes. En 2023, elles ont été majoritaires à la présentation d'émissions télé et radio. Un constat que fait l'Arcom qui vient de dévoiler son étude annuelle sur la parité dans les médias, en collaboration avec l'INA. Dans un communiqué, le régulateur de l'audiovisuel note que malgré une présence plus fréquente sur les plateaux TV, le temps de parole des femmes reste inférieur à celui de leurs collègues masculins.
Dans son communiqué de presse, l'Arcom commence par saluer les "grands progrès" qui ont été faits sur la "représentation des femmes en plateau". En effet, en 2023, elle serait montée de 51%, un niveau inédit depuis 2016 et la création de l'étude. Qu'elles soient journalistes, chroniqueuses, invitées ou expertes... la présence des femmes en plateau est passée de 38% en 2016 à 43% en 2023. Ce niveau reste stable depuis 2021.
Pourtant un point est encore bancal. Si les questions de parité sont aujourd'hui des points inévitables au sein d'une entreprise, mais aussi de la société en général, l'Arcom semble avoir décelé une faille parmi les progrès observés. Comme les années précédentes, l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique a remarqué que le temps de parole global des femmes est resté très inférieur à des hommes. Que ce soit sur et hors plateaux, il serait même en léger recul. En 2023, ce temps de parole était de 34% alors qu'il avait atteint les 36% en 2022.
Dans son communiqué, l'Arcom précise que 11 chaînes ont atteint ou dépassé la parité en plateau l'an passé : TF1, France 2, M6, C8, France 24, W9, Paris Première, 6ter, NRJ12, Chérie 25 pour les télés et France Culture pour les radios.
Canal+, RTL et France Inter font partie des 13 chaînes ayant déclaré entre 40% et 49% de femmes en plateau. Cinq chaînes, dont France 3, BFMTV et CNews, en déclarent entre 30 et 39%. Enfin, l'Équipe, RMC et RMC Découverte avaient moins d'un quart de femme sur leurs plateaux en 2023.
D'après l'Arcom, les plateaux des programmes sportifs sont ceux qui représentent le moins les femmes. Elle note aussi qu'elles seraient moins sollicitées sur certains sujets, en particulier "en temps de conflits" par exemple, lors du traitement médiatique du conflit israélo-palestinien.
Face à ces constats, l'Arcom a publié une liste avec plusieurs recommandations. Elle demande aux chaînes de définir des objectifs de progression chiffrés, afin de progresser vers la parité globale. Concernant le temps de parole, l'autorité demande de veiller à "une plus juste répartition des thématiques sur lesquelles les femmes et les hommes sont amenés à s'exprimer" et "des rôles" qu'ils incarnent à l'antenne.