Erreur d'analyse pour le score d'Eric Zemmour. Dans une décision prise en assemblée plénière le 9 février et publiée ce jeudi, l'Arcom a décidé de mettre en garde la chaîne CNews pour l'illustration d'un sondage erroné dans "L'heure des pros 2", présenté par Pascal Praud le 27 octobre dernier.
Dans cette émission, Pascal Praud commentait à l'antenne les intentions de vote de chaque candidat estimées par un sondage Harris interactive pour "Challenges". Arrivaient ainsi dans l'ordre : Emmanuel Macron (23%), Éric Zemmour (17%), Marine Le Pen (16%), Xavier Bertrand (14%), Valérie Pécresse (10%), Jean-Luc Mélenchon (10%), Michel Barnier (8%), Yannick Jadot (5%). Or, lorsque l'on additionnait les intentions de vote de ces candidats, le total était supérieur à 100 : 103 exactement. Ce total atteignait même 106 après la correction du score supposé de Yannick Jadot, qui avait dans un premier temps été minimisé (8% au lieu de 5%).
"L'Arcom a relevé d'une part que l'infographie présentée à l'antenne faisait figurer trois des candidats à la primaire du parti Les Républicains, alors que l'hypothèse de leurs candidatures simultanées n'avait pas été envisagée par l'institut de sondage", note le régulateur de la télévision. L'autorité indique par ailleurs que cette "infographie avait été titrée 'Présidentielle : E. Zemmour en hausse', alors que cette personnalité était créditée d'intentions de vote strictement identiques dans les trois précédentes vagues hebdomadaires du baromètre de l'institut".
Ainsi, l'Arcom estime qu'une telle présentation était "constitutive d'un manquement de l'éditeur à ses obligations d'honnêteté et de rigueur dans le traitement de l'information". "En conséquence, l'Autorité a mis en garde l'éditeur de la chaîne contre le renouvellement de tels manquements", indique-t-elle.
Pour rappel, le 31 octobre 2021, la commission des sondages était déjà montée au créneau à ce sujet. "Le sondage dont CNews prétend faire état ne peut pas faire l'objet d'une présentation telle que celle retenue", avait-elle déclaré. Et d'ajouter : "La commission appelle donc l'attention de chacun sur la prudence qu'il convient d'adopter à la lecture de certains médias et rappelle qu'il peut être utile de vérifier les estimations directement sur le site des instituts de sondages ou sur celui de la commission". La chaîne avait par la suite présenté ses excuses à l'antenne après l'analyse erronée de ce sondage à l'antenne.