Cela ressemble beaucoup à un coup de pub de dernière minute. Le site Atlantico.fr donne rendez-vous à ses lecteurs "dimanche après-midi pour les premières tendances du 1er tour de l'élection présidentielle." Pas de publication éditoriale sur le site mais par "message privé" auprès des "internautes faisant la démarche de connaître les 1ères estimations réelles du scrutin avant 20h00." Il faudra disposer d'un compte gratuit sur le site pour y avoir accès. Le quotidien Libération avait lui aussi annoncé cette semaine son intention de briser l'embargo dès 18h30 sur son site internet. C'était sans compter sur les menaces du parquet de Paris et le rappel vendredi de la loi électorale par la commission des sondages.
"Si, dimanche, les tendances sur les résultats sont disponibles sur des médias étrangers ou des réseaux sociaux et que l'égalité de l'accès à l'information entre citoyens est rompue de facto, Atlantico considère qu'il devient illusoire de s'abriter derrière des frontières qui n'en sont pas dans l'univers numérique" précise Atlantico.fr sur son site. Mais les engagements pris par la plupart des sondeurs et médias risquent de compliquer la tâche de notre confrère, tous ayant convenu de garder "secrètes" les premières estimations jusqu'à 20 heures.
Il n'y aura par exemple pas de sondages "sortie des urnes" cette année, qui permettaient jusqu'alors d'avoir les premières estimations vers 17 heures. Les instituts devront attendre la fermeture des bureaux tests, à 18 heures, pour dépouiller les bulletins et mouliner leurs premiers chiffres. Qui livreront leurs premières estimations vers 18h45-19h à leurs clients. Ces estimations, les 9 instituts (BVA, CSA, Harris interactive, Ifop, Ipsos, LH2, OpinionWay, TNS Sofres et Via-voice) se sont aussi engagés à ne pas les communiquer aux médias étrangers.