

Les dommages collatéraux suite à la crise en Tunisie se suivent mais ne se ressemblent pas. Cette semaine, Charlie Hebdo épingle la presse française, qui a publié de nombreuses publicités payées par le clan Ben Ali et vantant les atouts touristiques de la Tunisie.
Dans une enquête fouillée, Charlie Hebdo détaille les liens entre certaines agences de communication françaises et le régime du dictateur. Au premier rang desquelles Image 7, qui touchait 15..000 euros par mois du gouvernement tunisien « pour quelques opérations sur la culture et le festival du cinéma de Carthage » s'excuse l'agence. Depuis 1998, Image 7 aurait donc encaissé 2,5 millions d'euros du régime, « de la com pour une dictature » ironise Charlie Hebdo.
Autre travers pointé par l'hebdomadaire, le budget publicitaire de 18 millions d'euros géré par l'office national du tourisme tunisien « pour irriguer la presse internationale et surtout, française ». Charlie Hebdo a mis la main sur un contrat signé entre l'agence TBWA et cette structure dépendant indirectement du parti de Ben Ali pour un motant de 780 000 euros en 2010. Un budget aloué pour acheter des pages de pub vantant les atouts touristiques du pays dans plusieurs titres de presse magazine comme L'Express, Telerama (5 pages), Le Figaro, Elle (5 pages), Paris Match (4 pages) ou encore Le Nouvel Obs.
Charlie Hebdo épingle aussi Jacques Séguéla, qui a monté une filiale d'Havas à Tunis, où une fille de Ben Ali siège au conseil d'administration. « L'argent n'avait visiblement pas d'odeur (...) Depuis, toute la presse française a retourné sa veste » note l'hebdomadaire satirique.