"Nous ne sommes pas une radio d'Etat". Selon des propos rapportés par le médiateur de Radio France, Mathieu Gallet a jugé "déplacé" l'appel de François Bayrou concernant une enquête de France Culture. Mercredi 7 juin, le Garde des Sceaux avait téléphoné à la station pour se plaindre d'une investigation sur des soupçons d'emplois fictifs au MoDem. Le maire de Pau ayant confirmé son appel, le Premier ministre Edouard Philippe avait rappelé au membre du gouvernement son devoir d'"exemplarité".
"J'ai été surpris par cette 'démarche' d'un ministre. On peut parler d'attitude déplacée", a déclaré le PDG de Radio France lors d'un échange hier avec les salariés du groupe public, ajoutant : "Un grand principe d'indépendance a toujours animé Radio France tant sur le plan politique qu'économique". Il a souligné qu'il entendait bien préserver cette indépendance, "principalement pour ses salariés qui peuvent offrir aux auditeurs et aux internautes des informations vérifiées, fiables et de qualité". "J'espère que ce malheureux épisode servira d'exemple à ne pas suivre", a conclu Mathieu Gallet.
"Nous ne sommes pas, comme certains se plaisent à continuer de l'affirmer, une 'radio d'Etat', mais une radio de service public. Le pouvoir, quel qu'il soit, n'a aucune autorité sur les choix éditoriaux de nos antennes", a ajouté de son côté Bruno Denaes, le médiateur de Radio France. Il a considéré que "paradoxalement", "ce coup de fil du Garde des Sceaux montr(ait) l'indépendance de Radio France."