Des propos qui ne sont pas passés inaperçus. Samedi dernier, invitée sur franceinfo, Audrey Pulvar, tête de liste des socialistes pour les régionales en Ile-de-France est revenue sur la manifestation organisée en début de semaine dernière par des syndicats de police devant l'Assemblée nationale. Une manifestation destinée à obtenir des sanctions plus lourdes contre les individus qui s'en prennent aux forces de l'ordre et à laquelle s'était rendue le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Un choix que n'a pas fait Audrey Pulvar contrairement à la majorité de ses collègues de gauche tels que la maire de Paris Anne Hidalgo ou l'élu communiste Fabien Roussel. Mais sur franceinfo, l'ancienne journaliste a déploré une manifestation "soutenue par l'extrême droite, à laquelle participe un ministre de l'Intérieur, qui marche sur l'Assemblée nationale pour faire pression sur les députés en train d'examiner un texte de loi concernant la justice". Et de résumer sa pensée en ces termes : "C'est une image qui pour moi était assez glaçante et je ne souhaitais pas y participer". Si Audrey Pulvar a jugé "légitime" la colère des policiers, elle a estimé que la présence de Gérald Darmanin était un aspect "inquiétant".
Au lendemain de ces propos, le ministre de l'Intérieur a annoncé sur Twitter sa volonté de porter plainte contre l'élue parisienne. "Les propos de Madame Pulvar dépassent le simple cadre d'une campagne électorale et viennent profondément diffamer la police de la République. Je porte plainte au nom du ministère de l'Intérieur", a-t-il ainsi écrit.
Dans la foulée, Audrey Pulvar a relayé de nombreux messages de soutien s'étonnant de l'action du ministre, qui est par ailleurs candidat aux régionales dans les Hauts-de-France et aux départementales dans le Nord. L'entourage de Gérald Darmanin a précisé à l'AFP qu'il s'agit d'une plainte pour diffamation.
Selon ce même entourage, la plainte inclura "des propos tenus en juin 2020 et exhumés ce week-end". Sur cette vidéo publiée par Pierre Liscia, porte-parole de Libres!, le mouvement de Valérie Pécresse, candidate à sa réélection en Île-de-France, Audrey Pulvar dénonce "le racisme dans la police", qui est selon elle bien ancré depuis des décennies. Le délai de prescription en matière de diffamation étant de trois mois, ces propos seront versés "en accompagnement de la plainte pour l'étayer", toujours d'après l'entourage du ministre.