Martin Bouygues est en colère et veut le faire savoir. Dans une interview accordée au Figaro, le patron de Bouygues a ainsi tenu à régler publiquement ses comptes avec les dirigeants de Vivendi qui ont finalement refusé de lui céder leur filiale SFR au profit de Numericable. Martin Bouygues a ainsi dénoncé les méthodes qu'ils ont employées lors de cette cession. "Des appels d'offres compliqués, tordus, bizarres, j'en ai vu beaucoup. Mais je n'imaginais pas de telles pratiques dans un tel dossier... à Paris de surcroît !" a d'emblée tenu à rappeler l'homme d'affaires.
Avant de raconter : "C'est Jean-René Fourtou (le PDG de Vivendi, ndlr) qui m'a convaincu en janvier de m'intéresser à la vente de SFR, en m'assurant de la pertinence et de la faisabilité de l'opération (...) Pour des raisons qui me sont inconnues, (il) a totalement changé d'attitude un peu avant le dépôt de notre première offre. De futurs partenaires, nous sommes devenus soudainement des gêneurs. Tout a été fait pour ne pas permettre à Bouygues de présenter ses offres et ses arguments au Conseil de surveillance. Les anomalies se sont multipliées" s'est plaint Martin Bouygues.
"Notre dernière offre était très nettement supérieur en cash, elle a été repoussé !" s'est ensuite étonné l'homme d'affaires. Avant de tacler : "Pour paraphraser Michel Audiard, 'je n'accuse pas... j'évoque'. Et je vous laisse juges. Pour moi, un tel spectacle est tout simplement consternant pour l'image de la place de Paris".
Au cours de cet entretien, Martin Bouygues a par ailleurs refusé de commenter les récentes rumeurs concernant la vente de sa filiale de téléphonie mobile. "Bouygues Telecom peut rester seul car il peut compter sur le groupe Bouygues, qui peut lui fournir des moyens importants pour gagner la rude bataille qui s'annonce" a-t-il simplement confié. Avant d'annoncer que des "innovations dans l'Internet fixe sortiront dans les prochaines semaines avec des prix très agressifs".