Hier, au septième jour de grève à Radio France (qui continue aujourd'hui), plusieurs animateurs de France Culture, de France Inter et de France Musique ont manifesté près du ministère de la Culture et de la Communication.
Hier soir, plusieurs d'entre eux ont signé une "lettre ouverte aux auditeurs de Radio France". "Nous, équipes de production des émissions de Radio France (animateurs, reporters, collaborateurs, chroniqueurs...) partageons les inquiétudes de l'ensemble des personnels de Radio France mobilisés depuis le 19 mars", écrivent-ils dans ce texte dont puremedias.com a eu copie et que "Libération" publie en intégralité. Les voix de Radio France profitent de la lettre pour dénoncer la "constante détérioration" de leurs conditions de travail.
"Conscients du contexte de crise économique et des efforts nécessaires, nous soulignons que de lourds sacrifices ont déjà été réalisés (en témoigne la baisse de 87,5 millions d'euros du budget entre 2010 et 2014). Une idée fausse voudrait que Radio France soit un lieu de gabegie, de privilèges et d'intérêts corporatistes. Savez vous pourtant que la majorité des voix que vous entendez quotidiennement travaille dans le cadre de contrats saisonniers et précaires ?", rappellent-il en expliquant que les budgets des reportages et les moyens techniques ne cessent de diminuer, de saison en saison.
Ils estiment que les antennes sont menacées par l'interminable et coûteux chantier de la Maison de la Radio. "L'engagement budgétaire non tenu par l'Etat entraine aujourd'hui un déficit grave qui menace l'existence de la radio telle que vous l'aimez et que vous la financez à travers la redevance audiovisuelle. Nous sommes consternés de voir les travaux de rénovation de la Maison de la Radio si mal encadrés et si mal gérés, occasionnant le surcoût exorbitant que vous connaissez. Vos impôts, vos programmes et vos oreilles, doivent-ils payer pour cette incompétence ?", ajoutent-ils, en dénonçant la volonté du gouvernement de rendre Radio France rentable.
"Si l'on suit la logique actuelle, la radio de demain ce sera : moins de reportages, moins de documentaires, moins de débats vraiment critiques, moins de concerts... Bref, une radio standardisée, calquée sur l'actualité ou sur les goûts majoritaires, une radio au rabais", dénonce le texte.