Passage médiatique difficile ce matin pour Emmanuelle Cosse. L'ex secrétaire nationale d'Europe Écologie Les Verts est sous le feu des critiques de son propre camp depuis qu'elle a accepté, hier, de rejoindre le gouvernement de Manuel Valls en tant que ministre du Logement.
Voulant visiblement s'expliquer, la militante écologiste était ce matin l'invitée de la matinale de Patrick Cohen sur France Inter. Lors de la traditionnelle séquence d'interaction avec les auditeurs, Emmanuelle Cosse a été vivement prise à partie par Guillaume, un militant des Verts. Visiblement écoeuré, ce dernier a tenu à lui dire tout le bien qu'il pensait de son ralliement à François Hollande.
"C'est une énorme trahison ! Ca s'apparente à de la haute trahison ! C'est quelque chose d'inimaginable !", a-t-il commencé par lancer à l'ancienne patronne de son parti. "Tout le monde me l'avait dit : 'T'es jeune, tu verras. Les politiques sont tous les mêmes et ainsi de suite. Bah moi ma carte, c'est sûr, je vais en faire des confettis. C'est réglé. Je ne la reprendrai pas. C'est une déception au plus haut point", a confié Guillaume.
Il a ensuite poursuivi : "A Notre-Dame-des-Landes, on était en position de force. Le gouvernement n'avait pas le choix. Il ne pouvait pas faire cet aéroport. C'était complètement impossible. Et au final, sur un chantage, sur un piège avec marqué 'piège' dessus, t'as couru là-dedans Manue", a ajouté le militant, tutoyant la ministre du Logement.
"C'est complètement ahurissant de bêtise et d'égoïsme personnel. C'est complètement délirant de rentrer dans un gouvernement de droite qui est anti-démocratique qui a des idées telles que celles sur la déchéance de nationalité. On est aux antipodes des valeurs, ne serait-ce que d'Europe Ecologie Les Verts", a fait remarquer Guillaume. Avant de conclure, toujours aussi féroce : "T'as trahi tout ça ! T'as trahi ton monde, tout ça pour avoir un poste de ministre. C'est complètement scandaleux ! C'est juste scandaleux !".
En bonne professionnelle, Emmanuelle Cosse a réagi calmement à la lourde charge de son camarade, disant pouvoir "entendre" sa réaction. "Je n'ai pas à la juger mais je ne la partage pas", a-t-elle ajouté. Et d'expliquer son choix : "En acceptant ce poste, je n'ai pas l'impression d'avoir trahi mes convictions, mes engagements depuis 25 ans, ce que je suis. Et je ne l'ai pas fait pour marchander quoi que ce soit".
"Moi je crois à l'action politique. Je me suis dit : 'Il faut agir'. Notre pays ne va pas très bien. Il y a des choses qui me révoltent tous les jours. Si on me donne la chance d'agir, j'essaye de le faire. Je ne le fais pas par rapport à mon parti. Je le fais pour les Français", a-t-elle conclu. puremedias.com vous propose de réécouter cette séquence.