Renaud est de retour. Le 8 avril, l'artiste fera son retour dans les bacs avec un nouvel album, le premier depuis "Molly Malone", opus de reprises, en 2009, emmené depuis plusieurs semaines par le single "Toujours debout". Et pour évoquer ce retour, le chanteur de 63 ans s'exprime longuement dans les colonnes de Télérama cette semaine, où il revient sur sa carrière et notamment sa période difficile, incapable toutefois de véritablement connaître la raison du mal qui l'a rongé ces dernières années.
Et celui qui avait déjà pesté contre le numéro d'"Un jour, un destin" que lui avait consacré Laurent Delahousse sur France 2 ne semble pas plus apprécier les hommages de la profession. En effet, honoré d'une Victoire de la musique d'honneur en 2001, Renaud estime que ses pairs lui ont remis le trophée, "(le) croyant mort ou mourant" ! "Ca ne m'a pas ému, ça m'a choqué. J'avais l'impression d'un hommage posthume", raconte l'artiste qui a toutefois saisi cette occasion pour se ressaisir.
"Finalement, cette 'victoire' m'a donné la niaque pour revenir. 'Ah, ils me croient mort ? Ils vont voir !'", raconte quinze ans plus tard Renaud qui, un an après cette Victoire d'honneur, sortait l'album "Boucan d'enfer", le plus gros succès de sa carrière. L'interprète de "Mistral gagnant" revient également dans l'entretien sur sa "relation compliquée" aux médias qui ne date pas d'aujourd'hui. "J'ai peur d'eux, je ne les aime pas trop - j'ai même eu des paparazzis sur le dos, ce qui est une honte - et, à la fois, j'ai donné beaucoup d'interviews. Trop", estime-t-il.
Pourtant, Renaud considère ne pas pouvoir se passer de cette exposition. "En 1988, j'ai décidé de couper les ponts avec les médias. Aucune promo. Qu'est-ce que j'ai dérouillé ! Je suis passé de plus de deux millions de ventes sur mon disque précédent, 'Mistral gagnant', à sept cent mille sur 'Putain de camion'. Les gens savaient à peine que l'album était sorti. Les médias m'ont ignoré, parfois assassiné", se rappelle celui qui prépare son autobiographie et considère aujourd'hui qu'"on perd toujours contre les médias". "Ils ont le dernier mot", conclut-il.