Les scénaristes repartent en grève. 16 ans la grève historique de 2007, les plumes d'Hollywood chargées de rédiger le contenu des séries et films qui abreuvent nos écrans ont annoncé se remettre en grève. Motifs, dangers, voie de sortie... Voici les enjeux.
Ces deux dernières semaines, deux syndicats majeurs d'Hollywood se sont réunis en vue d'établir un accord. D'un côté, le syndicat qui regroupe les auteurs, Writers Guild of America ou WGA. Face à lui, l'Alliance of Motion Picture and Television Producers, ou AMPTP, qui unit les grands studios de cinéma, les chaînes de télévision et les plateformes de streaming comme Netflix, Disney ou Amazon Prime Video. Les deux semaines de discussions n'ont pas abouti, et, faute d'accord, le 1er mai à minuit, les scénaristes sont automatiquement entrés en grève.
Qu'est-ce qui a bloqué ? Les réponses des studios aux demandes des scénaristes ont été "totalement insuffisantes, compte tenu de la crise existentielle à laquelle les scénaristes sont confrontés", selon ceux-ci. Ils demandaient une hausse de leur rémunération, des garanties pour la stabilité de l'emploi et à ne pas être plumés par l'essor des plateformes de streaming. Ils dénoncent notamment un raccourcissement des périodes de travail qui suit celui de la taille des séries. Désormais, la durée de travail s'étend de 20 à 24 semaines de travail par an en moyenne, contre 35 à 40 semaines auparavant.
Les réclamations des auteurs tombent mal. Les studios disent ne pas pouvoir répondre à toutes leur demande en raison de la conjoncture économique. L'organisme représentant les studios affirme avoir présenté une "proposition globale" qui comprend une augmentation des salaires, mais ne pas pouvoir répondre aux autres exigences. Autre point de tension : La création d'un quota minimal d'embauche de scénaristes par les studios "pour une période donnée, qu'ils soient nécessaires ou non".
Quand la première grève des scénaristes a éclaté en 2007, toute la filière de la production a marqué un arrêt. Pendant cent jours, l'industrie marquait le stop, ce qui avait coûté des centaines de millions de dollars, montant variant selon les estimations. Mais cette fois, comme le rapport le média spécialisé "The Hollywood reporter", l'impact pourrait être minimisé. Il avance plusieurs raisons. D'abord, la grève était anticipable et anticipée. Ensuite, la grève arrive en fin de saison, contre à la rentrée il y a 16 ans. Enfin, surtout du côté des plateformes... Il y a du stock.
"Contrairement à la pandémie, qui a frappé à l'improviste, les studios planifient tranquillement la grève de la WGA depuis des mois, prenant des mesures telles que le stockage de programmes non scénarisés et la distribution de renouvellements anticipés", résume le titre américain. La grève devrait cependant avoir son petit effet, surtout pour les entreprises de télévision. Ce sont avant tout les talk shows qui devraient partir, les numéros étant écrits presque au jour le jour.
Si effets il y a, ils ne seront perceptibles qu'au bout de quelque temps, d'abord aux États-Unis et sur les plateformes, puis, si le mouvement social s'éternise, il pourrait venir bouleverser les grilles des chaînes françaises.