La bataille des revues scientifiques. Selon "La correspondance de la presse" et "Le Monde", le groupe Reworld Media, qui édite notamment "Biba", "Auto Plus", "Top Santé" et la future plateforme de Pierre Ménès "Pierrot Football Club", a décidé d'attaquer en justice le magazine "Epsiloon". Il lui réclame un total de 1,2 million d'euros.
Pour rappel, en mars 2021, neuf membres de la rédaction de "Science & Vie", journal né en 1913, ont démissionné en raison d'un désaccord éditorial avec leur nouveau propriétaire, Reworld Media. Ces départs représentaient la quasi-totalité de la rédaction de l'époque puisque seul un rédacteur a choisi de rester. La Société des journalistes de "Science & Vie" avait expliqué ces démissions en raison de "l'absence totale d'expertise scientifique au sein de la rédaction" : "Il n'y a plus d'autres journalistes en interne pour réaliser le travail de veille d'actualité et de cohésion éditoriale (...) Cette veille se retrouve confiée, ainsi que la quasi-totalité de la rédaction des articles, aux journalistes pigistes".
Ainsi, après ce conflit avec Reworld Media, des anciens journalistes de "Science & Vie" ont décidé de lancer leur propre magazine scientifique, baptisé "Epsiloon". Une campagne de financement participatif avait été lancée début mai et avait dépassé toutes les espérances de la nouvelle rédaction. Aujourd'hui, le magazine revendique environ 40.000 abonnés.
Mais cette montée en puissance d'"Epsiloon" a très peu plu à Reworld Media, qui a ainsi décidé de poursuivre en justice son nouveau concurrent dans le secteur des revues scientifiques grand public. Trois actions ont été intentées. Les deux premières pour "dénigrement" et "diffamation" visent deux anciens responsables de la rédaction pour leurs propos tenus sur France Inter et Europe 1. Les journalistes avaient évoqué la dégradation du travail journalistique à Reworld Media. La troisième plainte concerne ces deux fondateurs d'"Epsiloon" et leur éditeur, Unique Heritage Media ("Le journal de Mickey", "Comment ça marche..."), pour "parasitisme et concurrence déloyale".