Pas de manquement. Dans une décision prise en assemblée plénière le 22 décembre 2021 et publiée hier, l'Arcom, la nouvelle autorité fusionnant le Conseil supérieur de l'audiovisuel et Hadopi, s'est penchée sur une séquence diffusée le dimanche 26 septembre 2021 sur CNews et Europe 1. Dans la matinale, alors présentée par Thomas Lequertier, un éditorialiste avait tenu des propos virulents à l'égard de Sandrine Rousseau, alors candidate à la primaire écologiste.
Le politologue Guillaume Bigot avait ainsi estimé qu'il y avait "un phénomène de radicalité", "pleinement assumé", dans la campagne de Sandrine Rousseau. "Si vous l'écoutez, on a l'impression d'une illuminée. C'est de la folie verte. C'est une sorte de Greta Thunberg ménopausée", avait-il lancé. Et d'être repris par Thomas Lequertier : "S'il vous plaît !". "Pardon, mais c'est une image ! Elle joue ça ! Elle surjoue ça ! Mais, en fait, c'est une femme intelligente. A mon avis, elle le fait à dessein. Même si elle est convaincue, elle force le trait", a poursuivi le chroniqueur.
Et de s'expliquer sur sa comparaison avec la jeune activiste : "Quand je dis Greta Thunberg, on voit bien Greta Thunberg. Elle a des yeux comme des chouettes. Elle débite des trucs ultra violents. C'est un peu ce que fait madame Rousseau. Elle n'a pas le même âge, c'est simplement ce que je voulais dire". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
Dans la même journée, cet extrait avait énormément circulé sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes, dont des proches de Sandrine Rousseau, avaient accusé Guillaume Bigot de sexisme. L'éditorialiste avait alors réagi sur son compte Twitter : "Je ne savais pas que la ménopause était une insulte. Je ne savais pas non plus que pour une candidate EELV, être comparée à Greta Thunberg pouvait être infamant. J'adore débattre. Allez-y franchement, mais mes propos n'engagent que moi. Ni Europe 1, ni CNews". Dans un second tweet, il avait reconnu avoir "manqué d'élégance" et être "désolé s'il avait blessé" certaines personnes. "Je note que les attaques permanentes contre le 'mâle blanc hétérosexuel' passent crème. Ce wokisme devient irrespirable", avait-il conclu.
Saisie par des téléspectateurs, l'Arcom a "relevé l'emploi au cours de cette émission d'un vocabulaire véhiculant des préjugés pouvant être qualifiés de sexistes". "Elle a cependant pris acte de la réaction du présentateur de l'émission qui a conduit l'invité à s'excuser", a précisé l'autorité de régulation. Elle n'a pas "relevé de manquements des éditeurs à leurs obligations", mais "leur a fait part de l'émoi suscité par cette séquence" et "leur a rappelé l'engagement conventionnel de contribuer à la lutte contre les préjugés sexistes, les images dégradantes et les stéréotypes, notamment à l'encontre des femmes".