Une ancienne élève émue. Invitée de l'émission "24h Pujadas" mercredi, la journaliste de "L'Opinion" Emmanuelle Ducros a rendu un vibrant hommage à Klaus Kinzler qui a été son professeur lorsqu'elle étudiait à Sciences-Po Grenoble. Ce professeur d'allemand, qui y exerce depuis 25 ans, a été accusé il y a quelques jours de fascisme et d'islamophobie avec un autre de ses collègues par un collage anonyme sur les murs de l'institution qui a fait le tour des réseaux sociaux. Une initiative soutenue sur place par le syndicat étudiant Unef. Klaus Kinzler est en effet au coeur d'une polémique après avoir voulu débattre en fin d'année de la réalité du terme "islamophobie".
Un sujet sur lequel est donc revenu David Pujadas sur LCI en organisant un débat sur le thème "Comment la culture victimaire nous gagne". Son invitée, Emmanuelle Ducros, s'est lancée dans un vibrant plaidoyer. "Klaus Kinzler a été mon professeur et cela a été quelqu'un d'important pour moi, a-t-elle débuté, la voix prise par l'émotion. C'est quelqu'un qui m'a ouvert l'esprit, mon esprit jeune et pas très bien dégrossi, qui m'a dérangée intellectuellement dans ce que je croyais savoir et c'est ce qu'on lui reproche, aujourd'hui, d'avoir dérangé intellectuellement".
Evoquant Sciences-Po Grenoble, Emmanuelle Ducros a confié ses regrets. "Je ne reconnais pas l'endroit où j'ai étudié. Aujourd'hui, je constate que cet homme est face à un mur, face à des gens totalement fermés et je me demande ce que ces gens foutent à Sciences-Po Grenoble. Qu'est-ce-qu'ils foutent à Sciences-Po Grenoble ?", a-t-elle lancé dans une question ouverte, retrouvant soudain plus de vigueur.
Et de poursuivre : "Qu''est-ce-qu'ils foutent dans un endroit où on est supposé vénérer le débat politique ? Je me souviens à quel point le débat pouvait être passionnant, passionné avec mes camarades parce qu'on n'était pas tous d'accord. Et à quel point ça pouvait partir en vrille et le lendemain revenir à la normale".
Emmanuelle Ducros a également pointé l'attitude des autres professeurs de l'établissement. "Je suis consternée de l'absence de réaction de ses confrères et même du fait qu'ils en rajoutent. Je suis consternée de ce qu'est devenu cet établissement. Je voudrais dire merci à M. Kinzler. Il faut continuer à bousculer les jeunes esprits mal dégrossis comme le mien". puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.