Le dernier film de Ryan Gosling "Only God Forgives" n'en finit pas de faire parler de lui. Reparti bredouille du Festival de Cannes après avoir reçu des critiques très mitigées, le film ultra-violent de Nicolas Winding Refn a créé une nouvelle fois la polémique, sur le terrain politique cette fois.
A l'origine, des propos tenus par Ségolène Royal sur France 5 hier. Invitée de Caroline Roux dans "C politique", l'ancienne candidate à la présidentielle a frontalement attaqué une récente décision du ministère de la Culture qu'elle impute directement à Aurélie Filippetti. Ségolène Royal accuse ainsi la Ministre d'avoir personnellement fait "déclasser" le film "Only God Forgive", initialement interdit aux moins de 16 ans et dont le visionnage est désormais prohibé uniquement pour les moins de 12 ans. "Je regrette qu'Aurélie Filippetti ait fait déclasser un film ultra violent, qui était interdit au moins de 16 ans", a ainsi indiqué la Présidente de Poitou-Charente estimant que cette déclassification avait été accordée par la ministre de la Culture "sous la pression des producteurs". Estimant le film "épouvantablement violent" et "inregardable", elle a estimé "qu"on (avait) pas le droit de polluer des jeunes avec des scènes d'extrême violence".
De son côté, le ministère de la Culture a tenu à rapidement éteindre la polémique naissante. S'il a confirmé, dans un communiqué publié ce matin, que le film avait bien changé de classification, il précise que dans cette affaire, la ministre Aurélie Filippetti n'a fait que suivre l'avis de la Commission de classification des oeuvres cinématographiques, en charge des interdictions de films pour certains publics. Ainsi, selon le communiqué, "la Ministre n'est (...) aucunement intervenue pour faire changer le visa rendu par (...) la Commission de classification (...) le 23 avril lors du premier examen, mais simplement pour demander un second visionnage comme le règlement l'y autorise, suite au recours du distributeur du film qui contestait le premier avis rendu d'une 'interdiction aux mineurs de moins de seize ans avec avertissement'". Et le ministère de préciser que "le 30 avril 2013, la Commission a réalisé ce second visionnage et, après débat, a décidé de revenir sur le premier avis rendu pour proposer une 'interdiction aux mineurs de moins de douze ans avec avertissement'".