Gad Elmaleh n'est pas le seul à fulminer contre les méthodes d'enquête du Monde, qui révelait en février dernier les listings des évadés fiscaux de la filiale suisse de la banque HSBC. Dans son édition du 10 février, le quotidien avait publié une vaste enquête mettant à jour le système d'évasion fiscale opéré entre HSBC et sa filiale suisse HSBC Private Bank Suisse. Parmi les éléments de ces SwissLeaks, un listing sur lequel figurait l'identité de milliers d'évadés fiscaux, détenteurs de comptes non déclarés entre 2005 et 2007.
Rapidement, les noms de Gad Elmaleh, Christophe Dugarry ou encore Arlette Ricci, héritière de la maison de couture avaient résonné dans la presse nationale. Ce fameux listing, dérobé par l'informateur Hervé Falciani a rapidement été remis en cause par plusieurs personalités, qui ont pointé de nombreuses inexactitudes et approximations. Et alors que Gad Elmaleh qualifiait la semaine dernière les journalistes du quotidien de "losers", John Malkovich, dont le patronyme est lui aussi cité, a décidé d'attaquer en justice le journal.
Dans un communiqué, Hervé Témine, conseiller de John Malkovich, fait savoir que son client a bien été titulaire d'un compte-titres en Suisse mais entre 1994 et 1999 dans un établissement qui a été, plus tard, acquis par HSBC PB. "Il s'agissait, en outre, d'un compte déclaré, depuis l'ouverture, à l'administration fiscale américaine", a ensuite clarifié l'avocat. Une information que ne semblait pas ignorer les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme lorsqu'ils ont décidé de rendre publique leur enquête.
En conséquence, "la référence à son nom dans le listing 'Falciani' est donc purement fortuite, ce que le journal n'ignorait pas comme l'attestent les éléments que le directeur de la publication et les journalistes ont eux-même produits pour leur défense dans la procédure de diffamation". John Malkovich a considéré que "l'atteinte qui a été portée à son honneur est considérable", ajoute son avocat. Une procédure devant le tribunal correctionnel et en comparution immédiate à l'encontre des deux journalistes et de leur employeur a donc été lancée.