En février dernier, Le Monde publiait une longue enquête sur un vaste système d'évasion fiscale mondial organisé par la HSBC, baptisé "SwissLeaks". Ce scoop publié simultanément dans 47 pays a été signé en France par les journalistes Fabrice Lhomme et Gérard Davet. Les deux plumes du quotidien du soir ont dévoilé les noms de plusieurs personnalités qui faisaient partie des 100.000 particuliers concernés par ce sytème de fraude fiscale. La mise en avant du nom de Gad Elmaleh, dont la situation avait pourtant été rapidement régularisée, a provoqué un vif débat, la colère de Pierre Bergé et le scepticisme de Mathieu Pigasse, deux des propriétaires du journal.
Trois mois après, Gad Elmaleh est revenu sur cette affaire hier sur le plateau de "C à vous". Invité de la quotidienne de France 5 présentée par Anne-Sophie Lapix, à l'occasion de la diffusion ce soir de son spectacle "20 ans de scène !" en prime time sur TF1, l'acteur de "Chouchou" a comparé les méthodes du journal à celles de l'hebdomadaire sensationnaliste "France Dimanche". "On a utilisé la technique 'France Dimanche' des années 1970. Deux-trois losers, des mecs pour faire parler d'eux, mais vraiment des losers d'un journal qui se vend moins, ont fait un gros titre sur 'les nouveaux visages de la fraude fiscale' avec une photo de moi !", s'est insurgé le comédien.
"Ma mère n'a pas dormi pendant 2 semaines. Une 'fraude fiscale', c'est grave. On n'est plus dans la blague. En gros, on met 'fraude fiscale', et en petit dans l'article, on explique que ça a été régularisé, que c'était de l'argent imposé en France, que c'était 80.000 euros... Il y a un truc un peu malhonnête, un peu malsain, un peu pervers, pour faire parler de l'article. D'ailleurs si je n'étais pas cité, vous n'auriez pas parlé de l'article", a-t-il ajouté en rappelant qu'il payait ses impôts en France et n'avait jamais cessé d'être résident fiscal français.
"Je n'ai aucune leçon de morale à recevoir d'un journal qui verse dans la 'peopolade'. Ils ne sont pas sérieux", a-t-il lancé avant de s'en prendre directement à Gérard Davet et Fabrice Lhomme. "Journaliste c'est un métier très difficile. J'ai des potes journalistes qui brillent par leur analyse, leur plume... (...) Y'a d'autres journalistes qui ne brillent pas et qui font parler d'eux (...) On dirait un duo comique, un peu à la ramasse. (...) Grâce à moi, ils ont vendu pas mal de journaux cette semaine-là. Ca suffit. Pipo et Mario, qu'ils me laissent tranquille", a conclu Gad Elmaleh qui a expliqué avoir cependant beaucoup ri des blagues lancées par les internautes sur les réseaux sociaux et notamment d'un tweet indiquant simplement : "Gad Elmalette".