Premier bilan de saison pour France Télévisions. A l'approche des fêtes de fin d'année, puremedias.com a pu s'entretenir longuement avec Takis Candilis, directeur général délégué à l'antenne et aux programmes du groupe public. Le numéro 2 de France Télévisions a accepté de faire un point sur le début de saison 2019-2020 de ses antennes et a également profité de l'occasion pour évoquer la concurrence féroce des plateformes, les projets d'émissions de France Télévisions, ainsi que son avenir personnel au sein du groupe. Place à la troisième et dernière partie de cet entretien.
Propos recueillis par Benjamin Meffre.
Savez-vous quand exactement fermeront France 4 et France O ?
Non. Mais nous avons imaginé que cela pourrait intervenir à l'issue du premier semestre. Ce qu'on peut dire, c'est qu'en prévision de ces fermetures, nous avons anticipé et lancé un certain nombre de projets, a l'instar de plateformes telles que Okoo pour ne nommer que celle ci. A cette occasion, Delphine Ernotte a annoncé que nous allions doubler les cases jeunesse à l'intérieur des trois chaînes restantes, pour proposer 3.700 heures de programmes.
Quelles sont les cases concernées ?
Cela concernera les moments où les enfants sont chez eux, le mercredi après-midi sur France 5 à partir de janvier notamment. Le doublement des cases interviendra, lui, plutôt à partir de juillet 2020.
Et l'outre-mer ?
Pour l'outre-mer, nous poursuivons notre travail déjà entamé sur l'antenne de France 3 avec un magazine quotidien, "LTOM", pour "Les Témoins d'Outre-mer", une exposition de documentaires ultra marins et la diffusion du magazine "Riding Zone" le week-end. Nous sommes aussi en train de préparer une nouvelle plateforme, qui sera en place à partir de la fin du 1er trimestre 2020. Il y a aussi des primes, à l'image du succès récent de "Tropiques criminels" (une série avec Sonia Rolland, ndlr). Nous allons aussi faire un grand prime sur le grand show des outre-mers.
Si Delphine Ernotte voit son mandat prolongé à la tête de France Télévisions, est-ce que Takis Candilis repart pour un deuxième tour de piste ?
D'abord, je souhaite ardemment que Delphine Ernotte voit son mandat prorogé. Deuxièmement, si elle souhaite que je la seconde et continue de travailler avec elle, je le ferai avec grand plaisir.
Etes-vous intéressé par la direction de la future holding de l'audiovisuel public ?
Moi ? Pas du tout. Mais alors pas du tout, du tout ! Il y a des gens très compétents pour le faire. Mon métier, moi, ce sont les programmes, les artistes, les talents. C'est ce que je sais faire et j'espère bien le faire.
"Je regarde d'un très bon oeil la réforme de l'audiovisuel"
Arnaud Ngatcha, l'un des cadres de France Télévisions, est tête de liste dans le 9e arrondissement de Paris sous les couleurs d'Anne Hidalgo. Y'a-t-il conflit d'intérêt ?
Je n'ai rien de particulier à dire là-dessus si ce n'est qu'à France Télévisions, nous sommes tous des citoyens. Chacun des citoyens, en son âme et conscience, a le droit d'avoir des opinions et de les mettre en pratique en étant candidat ou pas. C'est légal et indépendant de l' activité professionnelle. Arnaud Ngatcha est un responsable d'unités de programmes. Il n'est pas à l'antenne, il n'est pas journaliste. Nous sommes très vigilants à ce que les collaborateurs restent des collaborateurs et les citoyens des citoyens.
Les patrons de l'audiovisuel privé sont vent debout contre la réforme de l'audiovisuel du gouvernement. Comprenez-vous leur colère ?
Je comprends la réforme du gouvernement, notamment la partie qui nous intéresse, nous, service public, via la création de cette holding. Je trouve que le travail que nous avons fait sous l'égide de Delphine Ernotte de remettre en ordre nos antennes, d'ouvrir nos offres au numérique, d'aller chercher des publics auxquels on ne s'adressait pas assez, pourra se faire dans l'ensemble du service public grâce à la holding. Je regarde donc d'un très bon oeil cette réforme.
En regardant les milliards empilés dans les contenus par Netflix, Amazon, Apple et Disney, est-ce que parfois, vous vous dites que c'est foutu ?
Franchement, non. Je ne me dis pas du tout que c'est foutu. Je trouve que cela justifie davantage l'existence d'un service public fort et financé, qui doit être une alternative à ces mastodontes.
C'est un enjeu de souveraineté culturelle ?
J'en suis absolument persuadé.
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