Premier bilan de saison pour France Télévisions. A l'approche des fêtes de fin d'année, puremedias.com a pu s'entretenir longuement avec Takis Candilis, directeur général délégué à l'antenne et aux programmes du groupe public. Au cours de cet entretien en trois parties, le numéro 2 de France Télévisions a notamment accepté de faire un point sur le début de saison 2019-2020 de ses antennes. Il a également profité de l'occasion pour évoquer la concurrence féroce des plateformes, les projets d'émissions de France Télévisions, ainsi que son avenir personnel au sein du groupe. Place à la deuxième partie de cet entretien.
Propos recueillis par Benjamin Meffre.
Quel bilan faites-vous du récent Téléthon ?
Nous en sommes très contents. Cela a d'abord été un très gros succès financier, ce qui est l'objectif prioritaire, avec près de 75 millions d'euros de promesses de dons enregistrées. Ensuite du côté des audiences, les chiffres sont en légère hausse par rapport à l'année dernière, notamment grâce à nos après-midis, pénalisées l'année dernière par la crise des Gilets jaunes. Nous sommes donc très contents là aussi.
"L'émission pour la Terre" d'Anne-Elisabeth Lemoine et Nagui a plutôt bien fonctionné en octobre dernier. Reviendra-t-elle ?
Nous réfléchissons avec le producteur (Renaud Le Van Kim, ndlr) à une façon de créer un An II de "L'émission pour la Terre", sous forme de présence événementielle en prime time, sur l'environnement.
Avec les mêmes animateurs ?
Nous verrons. Je pense qu'il est difficile de revenir un an après avec la même émission. Par contre, célébrer la Terre, le mouvement mondial autour de la défense de l'environnement, oui. D'autres formes d'émissions permettront de le faire à l'automne prochain.
Avez-vous enterré la marque "Thalassa", votre marque sur la nature la plus ancienne ?
Non, elle va revenir dans le courant du premier trimestre de l'année prochaine avec une collection inédite axée sur le monde de la mer et ses enjeux environnementaux. Les équipes travaillent actuellement dessus. Nous avons mis en action toutes nos entités proches de la mer, en métropole comme dans les outre-mer. Nous avons une chance en France, c'est d'avoir le deuxième espace maritime mondial. "Thalassa" reviendra le dimanche sur France 3, sous forme de reportages.Tout cela est encore en réflexion.
"Nous sommes heureux de pouvoir compter sur la présence de Daphné Bürki"
L'après-midi sur France 2, "Ca commence aujourd'hui" enchaîne les records. Y'aura-t-il des primes de l'émission de Faustine Bollaert comme il y en a eu autour de l'émission de Sophie Davant ?
A priori, non. La logique de l'émission, très intime et basée sur le lien fort entre Faustine et ses invités, a peut-être plus de raison d'être l'après-midi qu'en soirée.
L'émission de Daphné Bürki l'après-midi, "Je t'aime...etc" est plus faible que celles de Sophie Davant et Faustine Bollaert. Comptez-vous continuer à la proposer sur France 2 ?
L'audience de cette émission, qui par ailleurs est de belle facture, souffre de la case où elle se trouve, je pense, pour aborder ces sujets-là. C'est donc plus selon moi une question d'harmonie de programmation que de jugement de valeur sur ce programme précis. Ni la qualité de la production ni celle de l'animation ne sont en cause.
Et quel sera donc son sort ?
Nous travaillons pour améliorer les choses, la saison n'est pas finie.
Daphné Bürki animera-t-elle la soirée des "Victoires de la musique" comme l'année dernière ?
L'animation de cette soirée est un peu particulière car c'est une décision commune prise par l'Association des Victoires de la musique et nous-mêmes, car nous sommes co-producteurs de la soirée. En revanche, ce que je peux vous dire, c'est que c'est Daphné Bürki qui, je l'ai dit, aux côtés de Sophie Davant et Faustine Bollaert représentera France Télévisions lors de la soirée du 31 décembre. Nous avons d'autres projets pour elle. Daphné Bürki est une des incarnations de France Télévisions, de par sa modernité et son ton particulier. Elle est dans la logique de l'ensemble de nos propositions et nous sommes heureux de pouvoir compter sur sa présence.
"Nous regardons bien évidemment les audiences de 'On n'est pas couché'"
Charlotte Bouteloup a quitté à son tour "Télématin" le 28 novembre dernier. Cela fait désormais près d'une dizaine de personnes qui ont quitté l'antenne en seulement quelques mois. Quand va s'arrêter la crise à "Télématin" ?
La crise est derrière nous, je pense. Il est toujours compliqué de dire à une émission produite selon un certain modèle pendant des années, d'en changer. C'est ce qu'il s'est produit avec "Télématin", produite désormais par France Télévisions Studios. Tous les contrats ont été remis à plat à cette occasion. Nous avons fait des propositions pour pérenniser le rendez-vous et le faire évoluer. Les trois-quarts des quarante-cinq journalistes et chroniqueurs ont suivi ce mouvement. Certains ont décidé de ne pas le suivre. C'est la liberté de chacun et c'est la vie normale d'une entreprise de l'audiovisuel. L'important pour les publics est que la promesse de la première matinale télé de France soit respectée, renouvelée et modernisée
Mis en cause par certains anciens chroniqueurs, Laurent Bignolas a toujours la pleine confiance du groupe ?
Il a bien sûr la confiance entière du groupe et avec son équipe de chroniqueurs, ils proposeront plusieurs nouveautés à la rentrée de janvier.
"On n'est pas couché" affiche des audiences en baisse cette saison (800.000 téléspectateurs, 13,9% de PDA en moyenne, ndlr). N'est-ce pas la saison de trop ?
Qu'est-ce qu'une saison de trop ? Je pense que nous avons besoin à France Télévisions d'un talk avec une grande liberté de ton. Nous regardons bien évidemment les audiences et nous travaillons avec la productrice (Catherine Barma, ndlr) et Laurent Ruquier pour améliorer les choses. Mais la saison n'est pas terminée. Nous avons le temps de travailler et de faire évoluer les choses.
La nouvelle formule avec des chroniqueurs tournants vous convient-elle ?
Elle fonctionne plutôt. C'est une grande diversité de personnalités et de propos. La pluralité est un atout.
"Nous espérons que le retour de 'Jeux sans frontière' sera l'un de nos points forts du premier semestre 2020"
Depuis quelques semaines, vous avez rajouté un écran pub dans les jeux de Nagui "Tout le monde veut prendre sa place" et "N'oubliez pas les paroles", au lieu d'une simple auto-promotion auparavant. Pourquoi ?
Effectivement, nous avons mis des écrans courts au sein de ces émissions pour réduire les créneaux pub jugés trop longs en amont et en aval. C'est de la gestion des minutes de publicité que nous respectons. Il n'y a pas plus de pub. Elle est juste présentée différemment pour un meilleur confort d'écoute des téléspectateurs.
Puisqu'on parle de Nagui, où en est-on du retour de "Jeux sans frontière" ?
Nous travaillons dessus et nous espérons que cela sera l'un de nos points forts du premier semestre 2020.
"Ca ne sortira pas d'ici" de Michel Cymès va-t-elle être diffusée toute l'année le mercredi en deuxième partie de soirée ?
L'émission est un très beau succès sur une tranche complexe, celle de la deuxième partie de soirée, qui a quasiment disparu de la télévision. Nous sommes très heureux que l'émission de Michel ait trouvé immédiatement sa place. Nous allons évidemment continuer. Ses émissions sont d'ailleurs programmées pour l'année.
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