L'heure du troisième album a sonné pour Tal. Vendredi dernier, la chanteuse a dévoilé "Tal", son troisième disque après le succès impressionnant de ses deux premiers opus arrachés chacun à plus de 400.000 exemplaires. Cet album est défendu par les singles "Are We Awake" et "Le Temps qu'il faut", deux titres que Tal a entonnés il y a quelques jours à Agadir pour "La Grande soirée des mille et une nuits", que W9 retransmettra en prime le samedi 5 novembre. A cette occasion, puremedias.com s'est entretenu avec l'artiste au sujet de ce nouvel album, de son parcours, de "The Voice" et "Danse avec les stars".
Propos recueillis par Charles Decant.
Les deux premiers albums ont très bien fonctionné, on sait que le troisième est toujours un moment important pour un artiste. Tu l'as appelé "Tal" en plus. Le fait que ça soit un album qui doit confirmer ta place, c'est entré en ligne de compte pendant sa conception ?
J'ai surtout pris le temps. Le temps de le faire, mais aussi le temps pour moi. Avant, tout est allé très vite. Là j'ai voulu prendre du temps de faire des choses simples, aller au cinéma, voir des amis, et voyager. J'ai beaucoup voyagé à Los Angeles où j'ai travaillé avec SoFLY et Nious. Cet album est surtout une rencontre avec Ludo et Terry, deux beatmakers qui travaillent avec David Guetta, Soprano, Zaho... On ne s'est pas lâché. On a créé ensemble l'univers de cet album en studio. J'ai voulu avoir leurs sonorités un peu plus électroniques, modernes, et j'ai voulu les mélanger avec des sons acoustiques, une vraie basse, une guitare, etc.
Pourquoi ce besoin ?
C'est de là que je viens ! J'ai commencé dans des piano bars avec ma guitare. Donc c'était important pour moi de mélanger ces deux styles. Et j'ai surtout voulu m'impliquer beaucoup plus qu'avant parce que je sais vraiment ce que je veux aujourd'hui. Le fait de me retrouver avec moi-même m'a aidée à le découvrir.
Les choses s'étaient faites de manière plus automatique sur les deux premiers albums ?
Ca avait été assez rapide, surtout le deuxième. Le premier, j'étais très jeune, mais j'ai travaillé deux ans dessus. Le deuxième album est arrivé très vite, je n'ai pas vraiment eu le temps de réfléchir à quelque chose de cohérent. Là, j'ai vraiment voulu qu'il soit cohérent, qu'il me ressemble vraiment. J'ai grandi, je me sens un peu plus femme qu'avant. J'ai envie de défendre des sujets plus engagés. J'ai aussi travaillé sur l'image, qui est pour moi aussi importante que la musique. Et j'ai co-réalisé tout l'album. C'était important pour moi de tout contrôler.
Tu parles des sonorités électro, modernes, que tu voulais sur ce disque. Est-ce que, à un moment, on n'a pas une petite crainte que les sonorités sur lesquelles on travaille pendant un ou deux ans seront passées de mode au moment où l'album sort ?
Ca ne rentre pas trop en ligne de compte. Je me dis juste qu'il ne faut pas que je fasse quelque chose qui soit trop dans mon trip, pour ne pas perdre mon public. Il faut que je garde une certaine cohérence au niveau du côté commercial et populaire, tout en me faisant kiffer. C'est plus ça la réflexion. J'ai un public très jeune, et l'idée avec ce troisième album est de pouvoir l'élargir. Et ce n'est pas évident ! En France, on te met directement dans une case et c'est assez difficile de changer. Donc là il y a un changement, qui n'est pas radical mais évolutif, et qui est spontané et représente qui je suis.
Tu le disais, ton public est effectivement très jeune, surtout à tes concerts. Comment expliques-tu que ton premier album ait autant parlé aux enfants ?
Ca fait longtemps que je ne l'ai pas écouté, mais on sent une certaine insouciance de l'enfant, les textes sont très légers, ça parle forcément aux ados et aux enfants. Les mélodies sont faciles... "Le Sens de la vie" a bien marché, et même si le message est fort, le texte est léger et c'est un titre facile. Aujourd'hui, j'ai voulu me pencher sérieusement sur les textes, avant je me concentrais davantage sur la musique, ça fait plus partie de ma culture. En général, un Français écoute plus les paroles, et aux Etats-Unis on écoute plus la musique. Et là, je voulais des textes plus recherchés, plus profonds, parce que j'ai appris à aimer les textes en français.
Quand la production de "The Voice" a décidé de mettre deux femmes dans le jury, je me suis dit qu'à côté d'une Zazie, on pouvait envisager de te voir toi. Tu joues de plusieurs instruments, tu chantes, tes deux premiers albums ont cartonné, tu apporterais une fraîcheur et tu représenterais un autre univers musical... Tu as déjà été contactée ?
Non, on ne m'a pas contactée ! Mais je ne sais pas si je serais capable de faire ça. J'ai quelques lacunes sur la langue française. Je pense qu'il faut avoir un certain vocabulaire quand même, moi j'ai tendance à bafouiller...
Mais le français n'est pas la langue natale de Mika non plus !
C'est pas faux ! Mais je ne sais pas... C'est peut-être une question de timing ou d'expérience. Je ne me sens pas assez légitime pour être coach de "The Voice" sur une si grosse chaîne... ! Mais peut-être plus tard ?
Tu as déjà collaboré avec TF1, en participant à "Danse avec les stars" il y a trois ans. Quel regard tu portes sur cette expérience avec le recul et sur l'explosion de ta notoriété à l'époque. Tu avais senti le déclic à ce moment-là ?
Oui, oui, j'ai vu un avant et un après. Après, les gens m'arrêtaient beaucoup plus dans la rue. Tu sens que c'est une émission qui permet vraiment à un artiste de se faire connaître d'un public large. Je pense que ça m'a beaucoup aidée sur la tournée qui a suivi. Ca a été une expérience unique, je ne m'y attendais pas du tout. C'est drôle parce que avant de la faire, je ne la regardais pas, et depuis, je continue de la suivre !
Tes deux premiers albums ont séduit 450.000 et 420.000 acheteurs. Tu as la pression pour celui-ci ?
J'ai peur, oui. C'est normal. Deux albums ont super bien marché, donc je croise les doigts pour garder les fans qui ont acheté les deux premiers et atteindre des gens qui n'avaient pas écouté ma musique avant ! C'est ça mon rêve. Donc je croise les doigts !