Embellie confirmée pour Twitter. Ce jeudi, le réseau social dirigé par Jack Dorsey annonce avoir dégagé un bénéfice net de 360 millions de dollars en 2018 alors que la société était encore plombée par une perte nette de 108 millions de dollars en 2017 et de 457 millions en 2016. Sur l'ensemble de l'année 2018, le chiffre d'affaires de Twitter a atteint 3 milliards de dollars, en hausse de près de 25% sur un an, avec une sur-performance notable au dernier trimestre. Le chiffre d'affaires publicitaire, qui représente 86% des revenus de Twitter, est également en hausse, pour s'afficher à 2,6 milliards de dollars (+24%).
"2018 est la preuve que notre stratégie à long terme fonctionne. Nos efforts pour assainir Twitter ont donné des résultats importants et les nouvelles fonctionnalités (...) ont été adoptées par les utilisateurs" s'est félicité Jack Dorsey. Toutefois, tous les voyants ne sont pas au vert pour la plateforme à l'oisillon. Pour la première fois, le parc d'utilisateurs mensuels de Twitter a fondu en 2018. La plateforme en revendique désormais 321 millions, soit quasiment 10 millions de moins que l'an passé. Une baisse que Twitter explique en évoquant sa politique de lutte contre les fake-news et de suppression des faux comptes mais aussi par la baisse du nombre de notifications envoyées aux utilisateurs et aussi par l'entrée en vigueur du RGPD en Europe.
Mais Twitter a décidé de ne plus communiquer sur cet indicateur peu flatteur auprès des marchés mais pourtant également utilisé par Facebook et Snapchat. La société de Jack Dorsey préfère désormais se focaliser sur les "utilisateurs actifs quotidiens monétisables". Il s'agit en fait du nombre d'utilisateurs exposés chaque jour à de la publicité. Sur cet indicateur, la tendance est bonne. Twitter en dénombre 126 millions au 31 décembre, en hausse constante sur l'année. De quoi démontrer qu'en dépit d'un volume d'utilisateurs qui se contracte légèrement, celui-ci est désormais mieux monétisé.
En perspective pour l'année 2019, Twitter a annoncé son intention d'augmenter ses dépenses d'au moins 20% - un taux nettement supérieur aux attentes des analystes - pour poursuivre sa politique d'assainissement. Une annonce de dépense que Wall Street a accueilli avec froideur. Hier, à la fermeture, le titre a ainsi reculé de près de 10%.