Ils ont finalement dit oui. Après l'avoir rejetée en juillet dernier, les députés du Parlement européen ont finalement adopté aujourd'hui une version remaniée de la directive adaptant le droit d'auteur à l'heure du numérique. Emmanuel Macron s'est immédiatement félicité de cette nouvelle sur Twitter. "Une grande avancée pour l'Europe : le droit d'auteur protège, c'est notre liberté, notre information libre, notre création culturelle qui sont reconnues. Je suis fier que la France ait été à la pointe de ce combat", a écrit le président de la République.
En gestation depuis deux ans, cette directive a pour objectif de mieux protéger les producteurs de contenus face aux géant du net, particulièrement Google et Facebook, qui trustent désormais l'essentiel de la publicité sur le digital. L'idée est de créer un meilleur partage de la valeur entre ceux qui créent et les plateformes qui diffusent ces créations. A titre d'exemple, l'article 13 vise à mieux rétribuer les artistes sur des plateformes comme YouTube.
En première ligne dans cette bataille, on retrouve aussi les éditeurs de presse. Ces derniers ont obtenu la création d'un "droit voisin" pour se défendre face à Google et Facebook. La nouvelle directive devrait ainsi donner aux titres de presse européens les moyens de négocier une redevance avec les grandes plateformes en échange de l'utilisation de leurs contenus. Actuellement, Google ou Facebook peuvent référencer et diffuser des articles de presse sans rien verser en échange.
Le feu vert du Parlement européen a vivement déçu les opposants à la réforme. "Avec le vote d'aujourd'hui, le financement de la culture se soumet à l'économie de la surveillance de masse", a critiqué dans un communiqué l'Association française de défense des internautes, La Quadrature du Net.
Malgré le vote d'aujourd'hui du Parlement européen, la directive devrait encore faire l'objet d'âpres négociations au sein des différentes institutions européennes. Ces discussions pourraient encore durer plusieurs mois. Le texte devra ensuite être adopté par les parlement nationaux de chaque Etat membre de l'Union européenne.