Le plus vieux débat du monde revient ces jours-ci à la Une de l'actualité avec la discussion dans un mois à l'Assemblée Nationale d'une proposition de loi sur la prostitution qui envisage de pénaliser les clients. Un texte qui fait débat. Dans son numéro de novembre, le magazine Causeur publie "Le manifeste des 343 salauds", signés par plusieurs personnalités (dont Frédéric Beigbeder et Basile de Koch ou l'avocat de DSK Richard Malka) qui défendent la prostitution. Ce texte, douteusement sous-titré "Touche pas à ma pute !", est extrêmement commenté depuis sa révélation.
Mais c'est un autre magazine qui a déclenché la plus vive polémique. Causette, qui se démarque habituellement par son humour branché et son côté iconoclaste, publie ce mois-ci un article qui se veut décalé sur la prostitution. Comme le relève ce soir le site des Inrocks, le magazine propose, sur deux double-pages, "55 raisons de résister à la tentation".
Après avoir rappelé en introduction que les prostituées "ne sont rien d'autre que des esclaves", Causette tente l'humour sur un sujet qui ne s'y prête pas forcément. "Parce que, quitte à se taper une fille qui n'a pas envie, autant la violer, c'est moins cher. (mollo, on déconne)", écrit un rédacteur qui n'a d'ailleurs pas signé son article. "Parce que, puisqu'on ne souhaite à personne d'être un enfant de putain, faudrait voir à essayer d'arrêter de leur en faire", continue-t-il avant de proposer une autre raison : "parce qu'il y a toujours moyen de se bricoler une pute acceptable avec une pastèque trouée. C'est écologique et (semi) comestible.". Ou, enfin, "parce que vous n'êtes jamais sûr que cette "fille" qui vous excite tant n'en a pas une plus grosse que la vôtre. Sauf si vous êtes là pour ça".
De nombreux internautes se sont insurgés, certains estimant qu'il "insulte et humilie" les protituées. Mais on doit l'attaque la plus virulente du Syndicat des travailleurs sexuels, le Strass qui, sur son blog, qualifie l'aticle de "abominable" et "d'initiative putophobe". "Quand on n'aime vraiment pas les putes et qu'on veut vraiment buzzer, il serait dommage de ne pas surenchérir avec du racisme, de la transphobie, et des blagues sur les violences sexuelles, c'est de tout cela en même temps que nous gratifie ce torchon prétendument féministe", écrit l'association qui reproduit les quatre pages pour donner "55 bonnes raisons de ne plus acheter Causette".