Après le psychodrame Claire Chazal en 2015, la consternation des journalistes médias en ce début d'année, tourneboulés par la mise à l'écart de Julien Lepers, remplacé par le journaliste Samuel Etienne à la tête de "Questions pour un champion". "Incompréhensible" limogeage de "l'une des dernières personnalités kitsch du petit écran" pour L'Express, une "icône auprès des jeunes", "l'un des derniers poètes du PAF".
L'ami Jean-Marc du blog d'en face se demande même si les dirigeants de France 3 ne sont pas devenus "fous" en choisissant le présentateur du 12/13 pour lui succéder. "Pourtant être populaire, c'est être proche du peuple, des téléspectateurs (...) France 3 se doit d'être une chaîne de proximité, une chaîne de la vie et des régions et non une chaîne parisienne dont la grille se construit dans les dîners branchés", dénonce carrément le journaliste d'Europe 1. Précisons que Samuel Etienne ne présente plus le JT sur Canal depuis 2008 mais celui de France 3, à midi, et dont l'audience est essentiellement provinciale et âgée.
A la télé comme en politique, les Français veulent tout changer mais ne surtout rien bouger. 27 ans que Juju dégoupille ses questions à la mitraillette sur France 3, ça valait bien qu'on se pose la question de son remplacement, non ? Ne surtout pas toucher aux institutions cathodiques fossilisées sur le service public sous peine de voir ceux qui ne les regardent plus s'insurger sur toutes les ondes... Insupportable conservatisme français.
Souvenez-vous de la bronca suscitée par l'éviction de Philippe Bouvard et l'arrivée de Laurent Ruquier sur RTL. Les auditeurs les plus fidèles avaient rempli les pages de RTL.fr de commentaires assassins. Un an plus tard, "Les Grosses Têtes" ne se sont jamais aussi bien portées. Même dans les maisons de retraite, ce coup de jeune sur l'une des plus vieilles émissions radiophoniques a été bien digéré ! Souhaitons la même transition à Samuel Etienne, lui aussi amoureux des mots dont il n'avait pas peur sur iTELE. Et encourageons l'audace de ce service public, il y a encore deux-trois indéboulonnables sur ses antennes. Place aux jeunes et aux nouveaux talents.