Le verre d'eau à moitié plein, plutôt que l'inverse. Dans une interview accordée à nos confrères de "TV Mag", Yves Calvi commente les débuts compliqués de son rendez-vous quotidien d'actualité sur Canal+, "L'info du vrai". Celui qui est devenu le premier matinalier de France, sur RTL, à la faveur des derniers sondages radio, souligne qu'il y a une vraie synergie entre ses deux rendez-vous quotidiens. "Mon rendez-vous du matin nourrit mon rendez-vous du soir", explique-t-il, en précisant qu'il veut faire de son émission sur la chaîne cryptée "un repère".
Sur Canal+, il reconnait humblement avoir pris la tête d'une case "très délabrée", mais reste optimiste. Le 9 novembre dernier, l'émission a battu son record d'audience en atteignant pour la première fois la barre des 300.000 téléspectateurs. Pour Yves Calvi, l'une des forces de "L'info du vrai" est d'être capable de s'adresser à un large public. "C'est pour cela que je pense que cette émission a un bel avenir", assure-t-il.
Il compare le défi télévisuel qui se présente à lui au lancement de "C dans l'air", sur France 5. "Il a fallu plusieurs années pour qu'elle devienne une émission de référence", rappelle-t-il. Yves Calvi ajoute que ses audiences sont en hausse, avec +25% entre septembre et octobre, même si le nombre moyen de téléspectateurs, autour de 200.000, peut être jugé très faible. Il qualifie lui-même ce chiffre de "sanction". Mais, "contractuellement, je n'ai aucune pression", ajoute-t-il.
La concurrence exercée à la même heure par "Touche pas à mon poste" sur C8, chaîne du groupe Canal+, n'est pas un problème selon le journaliste. "Hanouna et moi sommes complémentaires", assure-t-il. Yves Calvi est plutôt vent debout contre une autre forme de concurrence, celle des talk-shows d'actualité, jugeant que le fait de "mettre quatre personnes autour d'une table et de blablater gentiment sur le fait du jour, c'est facile à faire. Il suffit d'avoir un carnet d'adresses".
Pour avancer, Yves Calvi juge nécessaire de tirer définitivement un trait sur le passé de Canal+. "Il faut surtout accepter qu'il n'y aura plus jamais de 'Grand Journal' et que le Canal+ qui a existé est révolu". Pour lui, "cette chaîne est le fruit historique d'une série de contradictions, de passe-droits, d'immenses talents, et de circonstances".
Quant au fameux esprit Canal, il n'a jamais existé selon le journaliste. "Il y a eu Denisot, Gildas, de Caunes et tous les autres, mais il n'y a jamais eu, selon moi, d''esprit Canal'", estime-t-il, avant de préciser qu'il n'a "pas du tout été recruté pour le retrouver". Yves Calvi reconnaît malgré tout que la chaîne a un problème. "Quelque chose a été perdu, sans quoi elle ne se serait pas cassé la gueule", conclut-il.