On a tous quelque chose en nous de "Taratata". En trente ans, l'ovni télévisuel imaginé par Nagui a délivré quelques-unes des plus belles séquences musicales de la télévision française. Sting, David Bowie, Lady Gaga, Patti Smith, Lenny Kravitz, Adele, depuis trente ans, ils ont tous foulé la scène de l'émission de France 2. Mais en 1993, lorsque le présentateur vedette de la Deux a voulu lancer ce format original, il s'est heurté à de nombreux obstacles. C'est ce que lui et ses acolytes révèlent dans "Taratata : l'histoire" un documentaire riche et touchant à découvrir ce vendredi 22 décembre, dès 22h55, sur France 2.
Dans ce document de 2 heures et 27 minutes, Nagui revient notamment sur les débuts compliqués de l'émission. Ovni télévisuel, "Taratata" n'a pas toujours été le passage obligé des artistes français et internationaux. Bien au contraire. "Le métier était très frileux, on demandait à tous les artistes, à toutes les maisons de disque de venir participer à l'émission. Par bande de potes, par connexion, on a fait une première émission avec Bernard Lavilliers qui a bien fonctionné. Pour la deuxième, un autre artiste était prévu. Il a vu la première émission. Il a appelé le lundi pour nous dire 'je ne viens pas'" explique l'animateur dans un extrait que puremedias.com vous propose de découvrir en avant-première dans la vidéo ci-dessus.
À quelques jours du tournage de la deuxième émission de "Taratata", William Sheller va donc planter Nagui et ses équipes. "Comme il annule, ses duos annulent, tout s'écroule et là il n'y a plus personne. On appelle alors la planète musicale française, tout le monde nous dit non. Le jeudi soir, en désespoir de cause, je passe un coup de fil à Jean-Jacques Goldman. Il me dit 'écoute j'ai accepté de faire le générique, je ne suis pas en promo, je n'ai rien à vendre ou à dire', se remémore Nagui. On tournait le vendredi pour diffusion le dimanche. Le vendredi matin, on n'avait personne. J'ai appelé la direction de France Télévisions et je me suis fait pourrir. Ils décident alors de mettre un feuilleton en remplacement. Et puis le vendredi soir, vers 2h du matin, le téléphone sonne. Jean-Jacques Goldman me dit : 'Et si je viens seul avec ma guitare vous pouvez tourner demain ?'"
C'est finalement avec Carole Fredericks et Michaël Jones, que la personnalité préférée des Français va venir faire son "Taratata". "Là, à part pleurer, je ne vois pas ce qu'on peut faire, se souvient Nagui. Ils viennent sur une parole, sur une amitié, sur une promesse. C'est un cadeau du ciel. Même de le raconter-là, j'ai encore du mal à y croire". Sans trop de surprise, "l'émission cartonne". "Le lendemain, sur tous les albums de Jean-Jacques et du trio, les ventes augmentent. Le mardi, il m'appelle en me disant, 'j'ai eu ma maison de disques, les ventes ont augmenté de 25% alors qu'il n'y avait plus aucune promotion et plus de singles en radio'. Je réponds 'eh bien super'"
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"Il me dit 'non tu ne comprends pas. T'es vraiment bête, tu comprends rien" se souvient l'animateur avant d'ajouter : "Il m'a alors expliqué "ce que je te dis, la maison de disques le sait. Maintenant tu n'appelles pas, tu attends, ils vont t'appeler". Et Jean-Jacques Goldman ne s'est pas trompé. Dans les semaines suivantes, Céline Dion, Véronique Sanson, Alain Souchon, MC Solaar, vont alors se battre pour participer à l'émission. "Taratata" est définitivement lancée.