"#BalanceTonPorc ! Toi aussi, raconte en donnant le nom et les détails un harcèlement sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends". C'est avec ce message, publié le 13 octobre sur Twitter, que Sandra Muller, journaliste à "La Lettre de l'audiovisuel", initiait un vaste mouvement de dénonciation. Quelques heures après la publication de ce tweet, la journaliste lâchait le nom de son harceleur présumé, à savoir Éric Brion, l'ancien patron de la chaîne Equidia. Sandra Muller accusait notamment ce dernier d'avoir tenu des propos pour le moins douteux à son égard.
Fin décembre, dans une tribune publiée dans les colonnes du "Monde", Éric Brion avait "réitéré (ses) excuses" envers Sandra Muller, avec laquelle "il n'a jamais travaillé", pour ses "propos déplacés" survenus "suite à une soirée arrosée". Le patron d'Equidia avait alors notamment appelé "au droit à la vérité et à la nuance", déplorant notamment le fait d'être mis sur un pied d'égalité avec Harvey Weinstein, producteur américain accusé par plusieurs femmes d'agressions et de harcèlement sexuels.
L'affaire semblait en rester là entre les deux protagonistes. Mais, dans un communiqué publié sur la page Facebook du mouvement "Balance ton porc", Sandra Muller annonce qu'Éric Brion a décidé de "l'assigner devant les tribunaux pour diffamation". Le patron d'Equidia réclame notamment 50.000 euros de dommages et intérêts et 10.000 euros pour couvrir ses frais d'avocat. "J'irai au bout de ce combat avec l'aide de mon avocat et j'espère que ce procès sera l'occasion de porter un véritable débat sur les moyens de lutter contre le harcèlement sexuel", écrit notamment la journaliste, avant de préciser qu'elle fera "des annonces complémentaires" en fin de semaine.