L'imitation en réalité augmentée. Lundi 18 novembre à 20h50, TF1 proposera un numéro spécial de "C'est Canteloup" avec pour la première fois des imitations réalisées grâce à la technologie dite du morphing par Nicolas Canteloup. La présentation de ce dispositif avait lieu hier dans les locaux de la chaîne, en présence de l'imitateur et de son producteur, Jean-Marc Dumontet. Une nouveauté qui participe de la stratégie de TF1 de "faire évoluer (ses) marques" selon Fabrice Bailly, directeur des programmes et des acquisitions du groupe. Il faut dire qu'en huit ans de présence à l'antenne, le seul changement notable dans l'histoire de "C'est Canteloup" a été l'arrivée d'un nouvel animateur, avec le passage de relais entre Nikos Aliagas et Alessandra Sublet depuis la rentrée.
C'est donc en quelque sorte un hors-série de "C'est Canteloup", sous-titré pour l'occasion "La grande métamorphose", qui sera diffusé lundi soir. Grâce au morphing, un dispositif d'incrustation utilisé au cinéma, Nicolas Canteloup prendra à l'écran les traits des personnalités qu'il imite, son visage servant d'écran pour ce trucage qui a nécessité une semaine de production. "On va connaître mon crâne de façon universelle", plaisante l'imitateur.
TF1 a très vite donné son aval puisque le projet lui a été soumis le 5 novembre dernier pour une mise à l'antenne moins de deux semaines plus tard. Les premières images se révèlent bluffantes. A l'écran, Nicolas Canteloup donne toujours la réplique à Alessandra Sublet et prend avec une facilité déconcertante les traits du visage de personnalités aussi opposées qu'Emmanuel Macron et Kylian Mbappé. La technologie utilisée est celle du "machine learning", autrement dit le mariage entre une source, la personne imitée et une cible, Nicolas Canteloup.
Si la voix est toujours assurée par ce dernier, Jean-Marc Dumontet est bien conscient que pour l'occasion, la forme risque de prendre le pas sur le fond. Délais de production oblige, les textes ont d'ailleurs été écrits de manière à être déconnectés de l'actualité. On verra ainsi François Hollande user de beaucoup de mauvaise foi pour appeler à la démission d'Emmanuel Macron ou Kylian Mbappé plaisanter sur sa valeur financière en tant que joueur star. Au total, huit ou neuf séquences, sur la dizaine qui ont été tournées, devraient être proposées lundi. Outre la présence des trois présidents de la République, Nikos Aliagas et même Eric Zemmour devraient être de la partie.
Une petite révolution. "Il y a eu 1789 et il y a maintenant", sourit Nicolas Canteloup. Pour lui, la technologie du morphing est aussi une façon de rendre immédiatement identifiable par les téléspectateurs de nouvelles voix dont le timbre était jusqu'à présent peu propice à la caricature, comme les voix d'Antoine Griezmann ou de Jean-Yves Le Drian. Cela impose cependant quelques contraintes techniques. "Il faut être précis dans la gestuelle et éviter par exemple les mains devant le visage. Mais cela ouvre un champ des possibles extraordinaires", affirme l'imitateur.
Autre bémol, pour l'heure les essais de morphing pratiqués pour des imitations de femmes avec Laeticia Hallyday et Ségolène Royal dont les traits ont été projetés tels quels sur le crâne chauve de Nicolas Canteloup, ont été jugés peu convaincants et ne seront donc pas de la partie lundi. "Il faut qu'on trouve un traitement particulier au niveau de la colorimétrie, des sourcils...", confie Jean-Marc Dumontet, qui se refuse à utiliser l'artifice des perruques, trop connoté "années 80", pour donner le change. "On trouvera peut-être un symbole", espère-t-il tout en soulignant vouloir éviter d'obtenir à l'écran des sosies des sujets imités. "Je pensais m'être libéré des problèmes de cheveux. Ils reviennent à moi", s'amuse pour sa part Nicolas Canteloup.
La technologie du morphing reviendra-t-elle dans "C'est Canteloup" au-delà du 18 novembre ? Tout dépendra de l'accueil du public, même si une bonne audience est quasi assurée puisque le programme sera diffusé juste avant la série événement "Le bazar de la charité". "On avisera ensuite en fonction de l'évolution de la technologie et de notre ressenti à nous", prévient Jean-Marc Dumontet. puremedias.com vous propose de découvrir ci-dessous les premières images de ce numéro spécial.