Un conflit bien parti pour durer. Actuellement, et depuis près d'un mois, 5,4 millions de foyers français sont privés des chaînes du groupe TF1 après la décision de Canal+ de couper le signal sur fond de désaccord financier concernant le renouvellement de leur accord de distribution. Cette semaine, TF1, qui a assigné en référé son concurrent pour obtenir le rétablissement du signal dans les zones blanches via le service TNT Sat assuré par le groupe crypté, a été débouté de sa demande par le tribunal de commerce de Paris. La justice a relevé l'absence d'obligation "légale ou réglementaire" à opposer à Canal+. TF1 a décidé de faire appel de cette décision.
Dans une interview accordée ces dernières heures au "Parisien" par Gilles Pélisson, pour commenter son départ en 2023 et son remplacement par Rodolphe Belmer, le PDG du puissant groupe audiovisuel privé a accepté de s'exprimer sur ce dossier qui a un impact sur les audiences de ses chaînes compris "entre 8 et 10% selon les jours" d'après lui. Concernant la récente décision de justice, le grand patron estime : "Les Français clients de TNT Sat ne méritent pas d'être pris en otages par Canal+. Ce groupe est dans le rapport de force et estime que tous les moyens sont bons pour faire prévaloir ses intérêts".
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Il y a quelques jours, Maxime Saada, patron de Canal+, avait comparé les exigences financières de TF1 à celles d'Universal. Et alors que Canal+ évoque depuis le début du conflit la hausse de 50% du contrat de distribution exigé par TF1, la chaîne conteste une nouvelle fois l'ampleur de cette augmentation. "C'est faux. Nous faisons une nouvelle offre, qui a été acceptée par Orange, Free, Bouygues Telecom et SFR sur les mêmes bases, avec une augmentation raisonnable", martèle Gilles Pélisson.
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Le PDG assure cependant que le dialogue avec Canal+ n'est pas rompu, "avec des hauts et des bas". "J'espère trouver rapidement une solution avec eux. Nous avons beaucoup de choses à faire ensemble". Et de constater : "Pour Canal+, cette situation pose un problème de relation avec ses clients plus que jamais prisonniers de leur offre. Cela interpelle".