Un témoignage poignant. Hier soir, France 2 a proposé un numéro inédit de "Complément d'enquête" dont le deuxième reportage était consacré aux victimes oubliées de la guerre d'Espagne dans les années 1930. Cette enquête réalisée par Guillaume Couderc, Mathieu Dreujou et Bruno Maruani se penchait sur les descendants d'exilés espagnols. A la fin du reportage, le présentateur Jacques Cardoze a reçu en plateau Raquel Garrido pour évoquer l'exil des Chiliens en 1973, pays dont elle est originaire, après le coup d'Etat d'Augusto Pinochet.
"J'ai deux tantes qui sont parties s'exiler au Danemark. Ma tante Gina a été arrêtée au lycée quand elle était jeune. Elle était militante à 16 ans. Elle était animatrice d'un syndicat lycéen. Un jour, les militaires sont venus au lycée demander au proviseur qu'il leur livre un groupe de jeunes femmes", a raconté Raquel Garrido. Elle a précisé que le proviseur avait suivi les ordres des militaires et avait livré sa tante "qui a ensuite été emprisonnée" avec d'autres jeunes femmes.
La voix prise par l'émotion, la chroniqueuse de Thierry Ardisson a poursuivi : "Concernant ces jeunes lycéennes du lycée de Valparaiso qui ont été arrêtées, leur récit a été raconté dans un livre. Pour ma part, je n'arrive pas encore à le lire". Au bord des larmes, elle a expliqué les tortures qu'elles ont subies : "Ils leur ont mis des rats dans le vagin. On les a violées. Elles ont été traitées de façon totalement inhumaines... C'est... C'est très difficile au plan individuel de se confronter à ces réalités."
En larmes, la proche de Jean-Luc Mélenchon a regretté qu'"au niveau national et au niveau de l'histoire", "ces faits ne so(ie)nt pas établis, revendiqués et punis". "C'est ça qui est terrible avec le Chili. En fait, chacun est livré à l'histoire de sa famille. Mais pour l'instant, la justice n'a pas été faite dans le sens où on n'a pas dit : 'Ca, c'est bien. Ca, c'est mal'", a souligné Raquel Garrido. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.