Comme un triste air de déjà vu. Mardi, de nouvelles manifestations contre la réforme des retraites ont eu lieu partout en France, et notamment à Paris. Pour cette dixième journée de mobilisation, entre 740.000 (ministère) et 2 millions de personnes (CGT) étaient présentes dans les rues. Parmi eux, quelques journalistes. Notamment ceux de BFMTV, dont deux reporters ont été agressés.
Les événements qui ont touché les deux journalistes Jérémie Paire et son JRI Baptiste Keita ont été relaté dans un article "making-off" sur le site de BFMTV. Les faits se sont déroulés vers 14h, au moment où le cortège atteignait la place de la Nation. Des incidents auraient éclaté sur le parcours, laissant les manifestants "coincés" entre République et rue des Boulets. Les reporters, eux aussi coincés, ont donc décidé de mettre en place un duplex depuis la zone.
C'est au moment de mettre en place ce duplex que les choses ont dégénéré. "Notre JRI (journaliste reporter d'images, NDLR) raconte avoir été pris à partie par une dizaine d'individus: 'ils me disent 'arrête de filmer' alors que je ne les filme pas'", a détaillé la chaîne dans son article.
Le journaliste Baptiste Keita a été poussé, terminant au sol, avant d'être "rattrapé par un agent de protection rapprochée". Face à la cohue, les deux reporters ont fait le choix de se déplacer pour un nouveau duplex. Mais sur place, les manifestants n'ont pas apprécié la présence de BFMTV. "Cela commence à s'attrouper autour de nous et on entend des 'barrez vous', 'courez', 'cassez vous' et là on reçoit des coups de pied et des coups de poing", a raconté Baptiste Keita. Par qui ? Des black blocks, potentiellement.
Au final, alors qu'ils avaient décidé de quitter les lieux, une vingtaine d'individus se seraient groupés autour des journalistes avant de les rouer de coup. Ils ont dû être extraits par une participante à la manifestation et des tiers. Face à l'agression de ses journalistes, BFMTV a assuré "condamner fermement" l'agression et réaffirmer son attachement à la liberté de la presse et au droit à l'information.
Jeudi dernier, les manifestations laissant place à des rapports de force entre protestataires et forces de l'ordre avaient déjà mené à des débordements. La chaîne craignant pour l'intégrité de ses journalistes avait révélé ne plus citer le nom de ses journalistes. "Pour être transparent avec les téléspectateurs, actuellement, les reporters, on ne les cite pas. On les montre encore moins. On ne les localise pas à l'antenne", expliquait François Gapihan. Il y a quelques années, lors du mouvement des gilets jaunes, BFMTV comme d'autres chaînes d'informations avaient déjà subi plusieurs agressions, les reporters étant pris pour cible.