Si une personne a crevé l'écran hier dans "Des paroles et des actes" sur France 2, c'est bien elle. Najoua Arduini-ElAtfani, présidente de l'association "le Club XXIe siècle", était hier l'une des nombreuses intervenantes de l'émission politique de la chaîne publique. Présente dans le public, elle est intervenue dans un débat sur l'école, la laïcité et l'intégration.
Interrogée par David Pujadas, celle qui veut promouvoir avec son association la diversité et l'égalité des chances de tous les citoyens français s'est notamment fait remarquer en critiquant le travail des médias. "Quand j'entends 'musulman de France'... je ne suis pas 'musulmane de France' mais citoyenne française. De confession musulmane soit, mais d'abord citoyenne française", a-t-elle expliqué. "Ne nous appelez pas 'Les musulmans de France'. Il faut parler de citoyens français de confession, de religion, de culture musulmane. C'est très, très important" a-t-elle fait valoir.
Evoquant ensuite la marche républicaine du 11 janvier dernier, Najoua Arduini-ElAtfani a de nouveau critiqué la sémantique des médias notamment celle incriminant les "jeunes des quartiers". "On a beaucoup entendu des : 'On n'a pas beaucoup vu des jeunes des quartiers'. C'est quoi un 'jeune issu des quartiers ?'", a-t-elle interrogé. "A quoi vous voyez qu'il est issu des quartiers ? Ce n'est pas écrit sur son front. Vous n'en savez rien", a ajouté la jeune femme.
Najoua Arduini-ElAtfani a conclu son intervention en s'en prenant directement à David Pujadas. Elle a ainsi fait référence à un lancement maladroit du présentateur du 20 Heures de France 2 le 13 janvier dernier. Ce jour-là, pour présenter le témoignage d'un Français de confession musulmane victime d'un acte d'islamophobie, le journaliste avait évoqué un "musulman marié à une Française". "C'est dramatique Monsieur Pujadas" a interpellé Najoua Arduini-ElAtfani sur le plateau de "Des paroles et des actes". "Ce n'est pas un musulman marié à une Française, c'est un Français musulman marié à une Française qui n'est peut-être pas musulmane ou qui est peut-être catholique. Mais le poids des mots est très important" a-t-elle lancé au journaliste.
"Dont acte. C'était une Française catholique", a reconnu David Pujadas. Et d'ajouter : "Merci de l'attention précise aux mots. Vous avez raison, ils comptent beaucoup. Et ce n'était pas très heureux". puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.