Il pointe du doigt l'organisation de ce débat sur le service public. A quelques semaines des élections européennes, qui auront lieu en France le dimanche 9 juin, Francis Letellier a reçu dans "Dimanche en politique" sur France 3 la tête de liste de Place Publique et du Parti Socialiste Raphaël Glucksmann ce dimanche 12 mai 2024. Au cours de l'interview, le député européen a dénoncé la tenue d'un débat le jeudi 23 mai prochain à 20h15 sur France 2 entre le Premier ministre Gabriel Attal et le président du Rassemblement national Jordan Bardella.
"Est-ce que vous trouvez normal que le service public organise à quinze jours de l'élection européenne un débat entre monsieur Attal - qui n'est pas candidat à cette élection - et monsieur Bardella qui est tête de liste du Rassemblement national ? Est-ce que vous trouvez normal et démocratique que le service public organise à 20h15 sur France 2, au moment du pic d'audience, un débat entre la droite et l'extrême-droite en excluant la gauche ?", s'est emporté Raphaël Glucksmann. Et de reprendre : "Est-ce que vous trouvez normal que notre liste qui est à touche-touche selon tous les sondages avec la liste des macronistes de Valérie Hayer, soit exclue de ce débat ? Le service public, c'est le service au public. Ce n'est pas le service au gouvernement".
Francis Letellier est alors intervenu : "Vous dites que ce n'est pas normal, mais si on vous avait proposé de débattre dans les mêmes conditions face à Jordan Bardella, vous auriez dit non ?". "Moi, je suis candidat. Je trouve aussi anormal que madame Hayer soit invisibilisée et remplacée par le Premier ministre qui n'est pas candidat aux élections européennes ! (...) Pourquoi organiser ce débat ?!", s'est agacé l'eurodéputé. Et de lancer : "S'il faut organiser un débat national entre le gouvernement et l'extrême-droite, organisez-le après le 9 juin, le lendemain !".
"Mettons-nous dans un autre scénario. Imaginons que le service public vous propose d'être face à Jordan Bardella ou face à Gabriel Attel, vous dites oui ou non ?", a relancé le journaliste. "Je vous donne une solution. J'ai regardé dans mon agenda. Le 23 mai, à 20h15, je suis disponible. On n'a qu'à organiser un débat à trois comme ça les millions de personnes qui sont attachées à la solidarité sociale et l'existence d'une gauche humaniste seront représentées", a riposté Raphaël Glucksmann. Et d'ajouter : "Réinstaller en permanence ce faux duel entre le gouvernement et l'extrême-droite, c'est dangereux et ça fait suffoquer des millions de Français". "Le service public devrait prendre les listes en tête dans les sondages et organiser un débat", a-t-il soumis. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.