Rien ne se passe comme prévu pour "Grace de Monaco", le biopic sur la Princesse de Monaco réalisé par Olivier Dahan (déjà derrière "La Môme " sur Edith Piaf) et emmené par Nicole Kidman. Après avoir dû faire face aux critiques de la famille princière, le réalisateur confie désormais dans un entretien accordé à nos confrères de Libération avoir des difficultés "dans le relationnel avec les uns et les autres". "Le film que je suis en train de terminer est compliqué à finaliser. Enfin pour moi il est fini. Il est compliqué dans le relationnel avec les uns et les autres surtout" explique-t-il.
Il y a quelques semaines, Harvey Weinstein a déclaré dans un festival que le film n'était pas terminé et que, par conséquent, sa date de sortie américaine devait être décalée. En France, la sortie est toujours prévue le 29 janvier 2014. Dans l'entretien qu'il accorde à Libération, Olivier Dahan assure que sa version est prête. "Ce qui est compliqué en ce moment, c'est de faire en sorte que vous, les critiques, vous puissiez critiquer ma version du film, et pas celle d'un autre. Mais ce n'est pas encore fini, je n'ai pas abandonné" assure-t-il.
Toutefois, le réalisateur avoue "se foutre" de la date de sortie. "On a beau essayer de lutter, quand on affronte un distributeur américain, Weinstein pour ne pas le citer, il y a peu de solutions : soit on leur dit 'démerdez-vous avec votre tas de merde', soit on s'arc-boute pour faire en sorte que le chantage opéré ne soit pas aussi violent" raconte-t-il, tout en assurant que son principal combat concerne le film en lui-même et que, malgré tout, son nom y restera accolé... normalement. "Je suis un peu obligé. Si je ne le signe pas, c'est là qu'arrive le vrai chantage, pur et dur. Mais je peux aller jusque là" poursuit Olivier Dahan, jugeant la version souhaitée par Harvey Weinstein "catastrophique".
Et selon lui, les principales critiques du producteur viennent de l'état financier du film. "Ce n'est qu'une histoire d'argent, une question de stratégie de sortie, de millions de dollars, des choses comme ça. Ça n'a rien à voir avec le cinéma. Enfin ça a tout à voir avec le cinéma en tant qu'industrie. Ils veulent un film commercial, c'est-à-dire au ras des pâquerettes, en enlevant tout ce qui dépasse, tout ce qui est trop abrupt, en enlevant tout ce qui est cinéma, tout ce qui fait la vie. Il manque plein de choses. Et les décisions ne sont prises que par rapport au marketing, à la sortie, etc. Tout ce qui est chiant en fait, et vient polluer un film, que par ailleurs d'autres gens ont vu, et aiment beaucoup" lâche-t-il, évoquant un "désintérêt qui commence à venir" de sa part. Par ailleurs, Olivier Dahan pointe du doigt la bande-annonce, sur laquelle il n'a eu aucun droit de regard. "Ils ont fait une bande-annonce qui ne correspondait pas au film, puis ils essaient de faire en sorte que le film ressemble à la bande-annonce, c'est absurde" regrette-t-il.