Edouard Baer et la chanteuse Dua Lipa étaient les invités de Laurent Delahousse ce 12 mai dans le "20h30" de France 2. L'occasion pour le journaliste d'interroger l'acteur sur le #MeToo du cinéma français. Dans une tribune publiée par le magazine "Elle" fin avril, une centaine d'hommes, issus principalement des industries culturelles et scientifiques, apportent leur soutien au mouvement contre les violences sexistes et sexuelles dans son ensemble. Parmi ceux-ci, plusieurs personnalités du cinéma français comme Jacques Audiard , Mathieu Amalric , Swann Arlaud , ou encore Reda Kateb.
"Est-ce que vous considérez que les hommes ne parlent pas assez, ne défendent pas assez ou n'expriment pas une sorte de mea culpa ?" a interrogé Laurent Delahousse. "Vous vous rendez compte qu'il y a douze sujets en un là, il y a douze prises de parole différentes, il y a des scandales. Tout est différent", a répondu Edouard Baer, semblant un peu troublé par la question. "Il y a des saloperies, il y a des malentendus... Je pense que c'est les médias qui réunissent tout ça dans une grande cause d'époque. Il y a une histoire personnelle différente pour chacune", a-t-il ajouté, alors que les portraits de Judith Godrèche, Isild Le Besco et Flavie Flament, qui ont toutes témoigné des violences dont elles ont été victimes, étaient projetés sur l'écran en face de lui.
"Le problème des femmes au travail, avant jusqu'aux années 60, les femmes étaient cantonnées à la maison" a-t-il ensuite poursuivi. "Dès qu'on était dans la rue ou au travail on était chez les hommes, donc les hommes se comportaient d'une façon assez étonnante. Vous voyiez une femme qui marchait dans la rue dans les années 60, les hommes s'arrêtent, commentent son physique, ses vêtements... le monde du travail aussi. On était chez les hommes. Maintenant, ce qui est merveilleux, c'est qu'on va être chez les hommes et chez les femmes. Il n'a pas un lieu où les hommes ne seront plus chez eux"
À la question du présentateur de savoir s'il existe un "climat de suspicion terrible" au-dessus des hommes, Édouard Baer répond "Oui c'est terrible parce que tout est lié. Le fait de ne plus passer par les tribunaux ferait que toute parole serait bonne à dire, à répondre. Et puis des gens qui se sont montrés, des acteurs, des hommes politiques, c'est trop tentant aujourd'hui. Avant, la parole des hommes était dominante et, aujourd'hui, il y a une sorte d'inversion avant qu'il y ait un rééquilibrage" a-t-il ajouté. "Mais elle est nécessaire cette prise de parole" a répliqué Laurent Delahousse. puremedias.com vous propose de découvrir la séquence ci-dessus.
Ensuite, alors que le présentateur a souhaité passer à d'autres questions sur d'autres sujets, le comédien, visiblement chamboulé, est revenu sur la question. "On vient de parler d'un thème qui est tellement d'époque où chaque phrase est millimétrée que je suis encore là-dessus. C'est ça qui est fou voyez-vous, chaque phrase est disséquée, prise sur internet 'il a dit ça', et tout à coup on devient le porte-parole d'une cause ou de l'autre donc là je suis encore dans les questions d'avant. Il faut que je me remette de tout ça", a-t-il conclu.