"Le journal du dimanche" et "Paris Match" son désormais sans société des journalistes. Les SDJ du "JDD" et de "Paris Match" ont voté leur dissolution ce mardi 30 janvier 2024, a révélé le site "Les Jours" avant que l'information ne soit confirmée à l'Agence France Presse (AFP) ce week-end. Appartenant tous les deux au groupe Lagardère, les deux publications sont entrées sous le giron du milliardaire Vincent Bolloré par le biais de sa société, Vivendi, en octobre 2023 après une longue bataille législative.
Du côté de "Paris Match", dirigé par Jérôme Béglé, la disparition s'est faite en raison d'un manque de candidat pour succéder aux membres du bureau de l'organe interne après la démission des journalistes qui y siégeaient.
Dès décembre, la SDJ de l'hebdomadaire avait exprimé son désaccord après une Une consacrée à une crèche de Noël dans un appartement parisien appartenant à Vincent Bolloré. Cet accroc avait donné lieu à une réunion houleuse avec la direction de l'hebdomadaire qui s'était soldée par la démission des trois membres du bureau.
Mais différents antécédents avaient déjà acté d'une rupture entre l'organe interne de défense des journalistes et la direction du magazine. En juin 2023, une membre de la SDJ avait été licenciée pour avoir fait part de ses inquiétudes concernant l'ingérence de Vincent Bolloré et sa famille dans les choix éditoriaux. Un an plus tôt c'est le journaliste Bruno Jeudy, alors rédacteur en chef politique et économie de "Paris Match" depuis 2014, qui avait été évincé après avoir tenté jusqu'à la dernière minute de faire modifier la Une du magazine consacrée au cardinal ultraconservateur Robert Sarah.
Du côté du "JDD", plusieurs anciens membres de la rédaction du journal, réunis dans l'association Article 34, ont précisé que la SDJ du journal "n'intervenait plus depuis la fin de la grève, le 1er août". La rédaction de l'hebdomadaire dominical avait été traversé par un mouvement de grève sans précédent, la rédaction dénonçant la nomination de l'ancien directeur de la rédaction de "Valeurs actuelles", Geoffroy Lejeune, à la tête du journal.
"Si la SDJ du 'JDD' ne s'est pas dissoute plus tôt, c'est pour assurer jusqu'au bout le suivi de ces départs individuels (une cinquantaine de journalistes en CDI et une quarantaine de pigistes) et veiller à l'application de l'accord conclu avec la direction", précisent-ils sur X (ex-Twitter). Au-delà du "JDD", l'association dénonce que les deux titres ne disposent désormais plus de "contre-pouvoir interne".