CNews et Europe 1 divisent au sein du gouvernement. Le dimanche 9 juillet, au micro de Frédéric Haziza sur Radio J, Pap Ndiaye, ministre de l'Education nationale, s'en est pris à CNews et Europe 1, lorsqu'il a été interrogé sur la grève au "JDD" en opposition à la nomination de Geoffroy Lejeune, transfuge de "Valeurs actuelles", à la tête de la direction de la rédaction du "Journal du dimanche".
"Quand vous regardez CNews, vous regardez ce qu'est devenue Europe 1 (média du groupe Lagardère désormais contrôlé par le groupe Bolloré, ndlr), quand vous regardez cet ensemble-là, la conclusion s'impose", a lancé le ministre. Et de surenchérir : "CNews, c'est très clairement l'extrême droite. Ils font du mal à la démocratie, il n'y a aucun doute. Je considère que lutter contre l'extrême droite est une priorité. Cela peut se faire de toutes les manières possibles".
Au lendemain de cette sortie, Gauthier Le Bret, journaliste politique de CNews, a répliqué, ce lundi 10 juillet 2023, dans un édito à charge contre un ministre de l'Éducation nationale "en sursis" et au bilan "très mauvais". "Pap Ndiaye a donc fait le choix ô combien original d'attaquer notre chaîne", s'est-il indigné. Et hier soir, c'est Laurence Ferrari, sur CNews et Europe 1, qui a pris la défense de ses antennes en direct : "Il se permet de jeter l'anathème sur deux rédactions indépendantes de 120 et 160 personnes, à savoir CNews et Europe 1, qu'il accuse toute honte bue d'être d'extrême droite. Faute du moindre argument étayé, cet employé de la République dénigre, salit et insulte l'intégralité de ces 280 journalistes que je salue une fois de plus, au travail irréprochable et à qui je dis ma fierté de travailler quotidiennement à leurs côtés".
Mais ce matin, sur Europe 1, c'est un collègue de Pap Ndiaye qui a pris ses distances avec le ministre de l'Education nationale. Invité de l'entretien d'Alexandre Le Mer, Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, a pris la défense de la station bleue : "Si je pensais qu'Europe 1 était une station d'extrême-droite, je ne serai pas venu à votre antenne ce matin".
"Ça veut dire que vous vous désolidarisez avec votre collègue du gouvernement ?", a demandé l'intervieweur. "Il répondait à une question sur le 'Journal du dimanche'. Moi, ce que je respecte, ce sont les journalistes. Je respecte le travail que vous menez et l'ensemble du travail de la rédaction dans les différents médias. Mais je respecte aussi le travail et les inquiétudes des journalistes du 'JDD'. Ce sont eux qui sont mobilisés parce qu'ils ont peur d'une dérive identitaire", a répondu Stanislas Guerini.
Il s'est alors penché sur le magazine dominical : "Ce journal a une histoire. Ce n'est pas celle de 'Valeurs actuelles'. Donc, je soutiens et respecte la mobilisation de ces journalistes. Ça ne m'empêche pas de vous dire ce que je pense directement et ce que je pense d'Europe 1".
"Si je vous parle d'Europe 1, c'est parce que je la vis de l'intérieur. Ces propos sont infamants et ont été vécus ici même, tout autour de nous comme une insulte. Ce n'est pas la radio que nous fabriquons naturellement au quotidien", a relancé Alexandre Le Mer. "Si je pensais que votre radio était d'extrême droite, je ne serai pas à votre antenne ce matin. Je respecte infiniment le travail que vous menez", a conclu Stanislas Guerini. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.