"J'ai pris la décision de quitter X (ancien Twitter)". C'est ainsi que s'ouvre la tribune d'Anne Hidalgo, publiée dans le journal "Le Monde" ce lundi 27 novembre. La maire de Paris, qui compte 1,5 million d'abonnés sur le réseau social, a lié sa décision au rachat de la plateforme par Elon Musk il y a un an. "Loin d'être l'outil révolutionnaire qui, au départ, permettait un accès à l'information au plus grand nombre, Twitter est devenu ces dernières années l'arme de destruction massive de nos démocraties", écrit-t-elle.
"Manipulation, désinformation, amplification des pulsions de haine, harcèlement organisé, antisémitisme et racisme avéré, meutes attaquant les scientifiques, les climatologues, les femmes, les écologistes, les progressistes et toutes celles et tous ceux de bonne volonté qui souhaitent un débat politique serein et apaisé dans un monde de plus en plus complexe : la liste des dérives est infinie", poursuit la femme politique.
"Cette plateforme et son propriétaire agissent délibérément pour exacerber les tensions et les conflits" ajoute-elle un peu plus loin dans le texte, faisant une allusion directe à Elon Musk. Très controversé pour ses positionnements, le patron de Tesla et de SpaceX, avait acquis le réseau social le 27 octobre 2022 pour la modique somme de 44 milliards de dollars. La première décision du milliardaire avait alors été de licencier quatre des grands dirigeants à la tête de l'entreprise, dont l'ancien patron de Twitter Parag Agrawai.
Depuis ce rachat, de nombreuses personnalités dénoncent un climat tendu sur le réseau social ainsi que des pratiques qui pourraient alimenter les contenus haineux et les fake news. De son côté, Anne Hidalgo est la première personnalité politique française à faire ses adieux à la plateforme. Une décision prise dans un contexte tendu, alors que la maire de Paris est quotidiennement visée par ses détracteurs en ligne.
En octobre dernier, l'élue parisienne était visée pour son voyage officiel en Nouvelle-Calédonie et à Tahiti, rebaptisé par le hashtag #Tahitigate sur Twitter. Invitée sur le plateau de Quotidien mercredi dernier, Anne Hidalgo s'était alors exprimée sur son voyage polémique face à Yann Barthès : "Je dis aux Parisiens : C'était très utile de le faire, je le maintiens, je le soutiens", avait-elle alors déclaré.
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"Ce média est devenu un vaste égout mondial et nous devrions continuer de nous y précipiter ?", écrit encore la maire socialiste de Paris dans sa tribune, également partagée en partie sur Twitter. "On le voit tous les jours : Twitter empêche le débat, la recherche de la vérité, le dialogue serein et constructif nécessaires entre les êtres humains", poursuit-elle.
"Avec ces milliers de comptes anonymes et ces fermes à trolls, ce qui se passe sur Twitter n'est pas la vie démocratique mais son exact opposé. Je refuse de cautionner ce dessein funeste. Je crois profondément à la démocratie, toujours à parfaire. Je crois à la discussion, dans les temps difficiles que nous traversons. Ne nous laissons pas intimider par des déstabilisations abjectes. Ne laissons pas les "ingénieurs du chaos" prendre nos destins en main. Ne laissons pas nos démocraties se déliter tous les jours sur nos écrans." conclut-elle.