Après avoir annoncé la sortie du film dans certains cinémas américains, Sony Pictures a également décidé de distribuer sur Internet le film polémique "L'Interview qui tue !". Le long-métrage d'Evan Goldberg et Seth Rogen est disponible depuis hier en VOD sur Google Play, YouTube Movies et sur Xbox. Victime d'un énorme piratage informatique venu de Corée du Nord (selon le FBI), le studio s'est finalement décidé à sortir aujourd'hui, dans "au moins 200 cinémas" des Etats-Unis, le film avec James Franco.
Le studio n'a en revanche pas tranché le sort de la sortie mondiale de "L'interview", qui a, elle aussi, été annulée la semaine dernière quand ce film, qui raconte l'histoire de deux journalistes qui font équipe pour aller tuer le dictateur nord-coréen Kim Jong-Un, a suscité une vive polémique. Le groupe de hackers baptisé les Gardiens de la paix avait promis de violentes représailles contre les cinémas qui projetteraient "L'interview qui tue !". Les pirates les menaçaient d'une attaque terroriste rappelant le 11 septembre 2001.
Ce matin, les critiques de cinéma qui ont visionné le film durant leur soirée de réveillon sont très mitigés... Le " Wall Street Journal" s'agace qu'on ait autant parlé d'un film qui est une "torture de la première minute jusqu'au générique de fin". Le "Hollywood Reporter" estime que le film est "cheap et naïf" et n'arrive pas à la cheville de "Borat". Avis contraire pour le "New York Daily News" qui reconnait un humour très scatologique mais estime que "L'Interview qui tue" "touche sa cible" en ridiculisant un dictateur.
De son côté, le magazine "Time" souligne que le film "montre tous les excès décérébrés que les régimes répressifs condamnent dans les films hollywoodiens. Et c'est peut-être justement l'objectif de Rogen et Goldberg : 'Vous voyez, c'est tout ce qu'ils détestent chez nous. Et vous, vous allez adorer !'".
En France, "20 Minutes" est plus très sceptique. "Seth Rogen s'enfonce un obus dans le rectum. James Franco 'pue de la bite' et Kim Jong-un aime secrètement chanter du Katy Perry. Bref, cette satire n'est pas vraiment une arme de destruction massive. On est loin du Dictateur de Chaplin", écrivent nos confrères du quotidien gratuit.