"Le Canard Enchaîné" pique du bec. Dans son édition de cette semaine, l'hebdomadaire satirique a publié, comme il en a l'habitude, ses comptes de l'année passée. Tel qu'on pouvait s'y attendre, ses résultats sont en baisse par rapport à 2017, une année marquée par la présidentielle et la révélation de l'explosive affaire Fillon par le palmipède.
Seule source de revenus de ce titre sans publicité, la diffusion payée du "Canard" s'établit en 2018 à près de 340.000 exemplaires en moyenne chaque semaine, dont environ 250.000 vendus au numéro et 75.000 par abonnement, le reste l'étant via les compagnies aériennes. Sur un an, les ventes du journal accusent ainsi un repli de 15%, soit 60.000 exemplaires écoulés en moins chaque semaine.
Conséquence logique, le chiffre d'affaires du Canard se contracte en 2018, à 21,8 millions d'euros, contre 25,4 en 2017, soit une baisse de près de 15%. Son résultat d'exploitation atteint 1,7 million d'euros, contre 3,1 millions d'euros en 2017. Bien qu'en net repli (-32%), le bénéfice net de l'hebdomadaire satirique a encore de quoi faire pâlir d'envie bon nombre de titres de presse avec 1,4 million d'euros dégagés en 2018. Cette somme abondera sa célèbre réserve financière destinée à préserver son indépendance en toutes circonstances. Celle-ci atteindra désormais près de 130 millions d'euros.