C'est l'heure de faire un pot de départ. Ce mardi 23 avril, Nicolas de Tavernost quitte officiellement son poste de président du directoire du groupe M6. Le dirigeant historique de la chaîne privée sera remplacé par David Larramendy, directeur général de M6 Publicité et membre du directoire de M6 depuis 9 ans. Un départ qui concerne également les chaînes W9 et Paris Première ainsi que les radios RTL, RTL2 et Fun Radio. Arrivé à la tête de celle qui se faisait appeler "la petite chaîne qui monte" en 1987, il était l'invité de la matinale de RTL ce mardi pour faire le bilan de ces 37 années à faire de M6 une chaîne incontournable du paysage audiovisuel français.
"M6 est une chaîne qui monte, mais ce n'est plus une petite chaîne", assure celui qui reste fidèle à son groupe, qui a obtenu en mars les droits de diffusion des deux prochaines Coupes du monde de football, prévues en 2026 et 2030. Sur l'abandon en septembre 2022 du projet de fusion entre M6 et TF1, il le considère comme une "erreur historique". "Les groupes français sont très petits (...) On avait la chance de pouvoir concourir avec les Américains qui sont beaucoup plus importants que nous. Le paysage audiovisuel a besoin de se muscler, et ce n'est pas en l'émiettant qu'on arrivera à le faire", explique-t-il. Sous sa gouvernance, la chaîne a lancé de nombreuses franchises cultes, comme "Top Chef", "Pékin Express" ou encore "Mariés au premier regard".
Mais c'est surtout une célèbre télé-réalité, la première en France, diffusée en 2001, qui semble l'avoir beaucoup marqué. À la question d'Amandine Begot, "quel a été votre pire cauchemar", Nicolas Tavernost répond en effet : "Le cauchemar ça a été le 'Loft'. Ça a été à la fois un événement spectaculaire parce que ça a bouleversé la télévision. Aujourd'hui ça paraît bluette, mais à l'époque, vous aviez des camps de concentration à la Une du 'Monde', vous aviez des gens qui vous serraient pas la main, une protection policière, des poubelles contre la façade..." rappelle-t-il.
"Et en plus c'était du direct donc il fallait gérer ces lofteurs. Il se passait tous les jours quelque chose si j'ose dire", poursuit-il. "Sur la chaîne 24 heures sur 24, vous aviez quelqu'un qui était au casque et qui mettait des bips quand ce n'était pas fréquentable. Et certains concurrents que je ne nommerais pas avaient essayé d'en profiter pour qu'on nous retire la fréquence pour 'contraire à la dignité de la personne humaine', vous vous rendez compte", regrette le dirigeant, qui assure ne pas avoir de regrets, "mais je ne peux pas le refaire, c'est chez notre concurrent" note-il en référence à "Secret Story", qui fait son retour sur TF1 ce mardi soir même, dans une version plus axée sur le jeu et plus familiale.
"Ce qui était intéressant dans le 'Loft', c'est que c'était nouveau. Aujourd'hui c'est plus le cas. Donc il fallait être les premiers à faire ça parce que quand on est une chaîne qui crée des évènements, qui crée de nouveaux programmes, comme quand on a créé un magazine économique comme 'Capital' à 20h50, on a fait beaucoup de choses qui étaient assez novatrices et il ne fallait pas laisser les concurrents arriver là-dessus", conclut-il.