Quel goût a "Le Grand Journal" sauce Bolloré ? Ce soir, Canal+ a ouvert "la troisième époque" du talk d'access, désormais produit par Flab. Après un générique chic et urbain, Maïtena Biraben, debout pour accueillir ses premiers téléspectateurs - c'est la mode -, salue ceux qui "ont emmené LGJ jusqu'ici", Michel Denisot et Antoine de Caunes. Car "Le Grand Journal" a gardé sa marque et ses fondamentaux : des chroniqueurs autour d'une table, du live et des invités dans l'actu du jour (un seul, ce soir). Mais avant de se jeter dans le grand bain, l'émission s'ouvre par un JT rapatrié en plateau, présenté par Victor Robert.
Après une dizaine de minutes, sans césure, Manuel Valls, premier invité, débarque, s'assied. L'animatrice se relève pour un face-à-face debout/assis ambiance split screen, presque comme au "Supplément". Cyrille Eldin est là, comme au "Supplément". Les chroniqueurs se taisent, comme au... Si cette mise en scène très inspiré de l'ex-émission de l'animatrice se justifie avec un invité trois étoiles, quel dispositif en cas de programmation plus faiblarde ?
Marque de fabrique de Flab, "Le Grand Journal" a désormais des reportages. Ce soir, "Les Algériens au secours de la Tunisie", incarné par Diego Buñuel des Nouveaux Explorateurs. Un sujet long, beaucoup trop long à cette heure où le public picore. Les portes d'entrée pour le téléspectateur sont rares, les couloirs de sorties nombreux. Il faudra attendre "Le Zapping" pour trouver un peu de rythme. Mais sans surprise Maïtena Biraben assure, autant dans l'interview que l'animation de son nouveau plateau.
Les chroniqueurs étaient ce soir quasi-inexistants jusqu'à 19h50 avant l'arrivée de Gaëtan Roussel et Louane, deux artistes Vivendi/Universal. Après une interview et une rencontre avec Manuel Valls, la chanteuse ouvre le premier moment de pur divertissement du programme sur une magnifique scène. L'émission se referme sur un duplex avec Yann Barthès, qui prend le relais à 20h10.
Le divertissement aura été le grand absent de ce premier "Grand Journal" 3.0, peut-être moins arrogant mais pas très piquant. Maïtena Biraben et son équipe ont une saison pour se roder face à une concurrence très bien installée.