Le Monde répond aux accusations d'Abdellatif Kechiche. Hier, le réalisateur de "La vie d'Adèle" avait mis en cause dans une tribune incendiaire publié sur Rue 89 le chef du service culture du quotidien, Aureliano Tonet. Il lui reprochait notamment d'avoir relayé sans les vérifier plusieurs "allégations calomnieuses" portant notamment sur les conditions de tournage de la Palme d'or 2013.
Dans un article publié hier par Michel Guerrin, directeur adjoint des rédactions, Le Monde s'est défendu de toute volonté de nuire au réalisateur de "La vie d'Adèle". "Le Monde conteste fortement ces propos" peut-on ainsi lire au début du texte. Au contraire, "à chaque fois que notre journal s'est exprimé sur le contenu du film, c'est pour le louanger. Mieux. Rarement un film n'a bénéficié d'autant d'articles enthousiastes" fait valoir le quotidien du soir, avant de lister les papiers élogieux consacrés au film. "De tout cela, Kechiche ne dit mot" regrette le journal.
Quant aux critiques émises autour des conditions de tournage du film, Michel Guerrin explique que son journal s'en est fait l'écho sans les créer. "Ce n'est pas Le Monde qui a allumé la mèche, mais des personnes liées à La Vie d'Adèle : des techniciens, les actrices, notamment Léa Seydoux, mais aussi l'auteure de la bande dessinée originelle. A écouter Kechiche, Le Monde n'aurait pas dû évoquer tout cela. Ce n'est pas notre conception du journalisme" tranche Michel Guerrin dans son texte. "A chaque fois, contrairement à ce que dit M. Kechiche, nous avons sollicité sa réaction. Il a refusé de répondre", ajoute le journaliste.
Avant de prendre la défense de son collègue nommément mis en cause par le réalisateur dans sa tribune. "M. Kechiche va plus loin et met en cause Auréliano Tonet, le chef du service culture du Monde, comme s'il était l'instigateur d'une quelconque censure. C'est faux", assène le journal. Et Michel Guerrin de conclure : "Avec cette diatribe, son auteur éloigne finalement son film de l'essentiel : La Vie d'Adèle est un film magnifique. Ce que nous répétons depuis sa révélation cannoise".