Difficile d'enquêter en Ouganda, ce pays d'Afrique de l'Est qui interdit l'homosexualité. Martin Weil du "Petit Journal" de Canal+ en a fait l'amère expérience, comme l'a expliqué lundi soir Yann Barthès dans l'émission. Alors qu'il réalisait un reportage sur le pasteur Martin Ssempa, en tête de la lutte contre l'homosexualité dans le pays, il a été rapidement pris à partie.
"On a commencé l'interview, très vite il s'est énervé et m'a demandé si j'étais homosexuel (...) Tout d'un coup, il a pété un câble, s'est jeté sur la caméra pour récupérer les images, la carte est foutue", a expliqué le journaliste en duplex. Martin Weill et son JRI ont été "retenus" puis "arrêtés" par la police. "Les policiers nous ont menacés, on nous a dit qu'on allait passer devant le tribunal. Même le 'ministre de l'Ethique' a été appelé pour dire qu'on faisait partie d'un complot gay et qu'on allait être déportés, exclus du pays", a-t-il raconté.
La séquence a été retirée du site de Canal+, pour des raisons de sécurité affirme Tele7.fr, Martin Weill et son cadreur étant toujours présents sur place. Le reportage réalisé en Ouganda sera à nouveau disponible une fois l'équipe de retour en France.
Dans ce pays d'Afrique, l'homosexualité est passible de prison. Si vous accompagnez un homosexuel, vous risquez une condamnation à sept ans de détention. Une nouvelle loi promulguée début 2014 renforce les sanctions, interdit la "propagande" de l'homosexualité et oblige la population à dénoncer ceux qui s'affichent comme tels.
Récemment, le tabloïd "Red Pepper" a publié à sa Une la liste de 200 personnalités prétendument homosexuelles avec ce titre : "EXPOSED". En 2010 déjà, un autre journal avait publié une liste de 100 personnalités gays, avec cet ordre donné aux lecteurs : "Pendez-les !".