C'est une séquence glaçante. Ce jeudi 3 octobre dans la nuit, le journaliste Arthur Sarradin, correspondant au Proche-Orient et spécialiste du Liban, était en duplex pour LCI depuis le sud Beyrouth. Dans le même temps, Israël menait plusieurs frappes consécutives dans cette région de la capitale libanaise, considérée comme le bastion du Hezbollah. Évoquant la problématique des réfugiés syriens vivant sur place, le journaliste se fait alors interrompre par des sons d'explosions, non loin de là.
"Ils se retrouvent la cible des tirs israéliens... On les entend encore à Beyrouth, là vous entendez les bombardements de la banlieue sud, celui-là est particulièrement impressionnant", commente-t-il. "Je suis désolé, on les entend beaucoup ce soir" ajoute-t-il, alors que derrière lui, les bruits de détonations se rapprochent. Avant qu'il ne puisse poursuivre son propos, l'une des explosions fait sauter la lumière de la caméra, le mettant totalement dans le noir. Sur le plateau de LCI, les présentateurs reprennent l'antenne, lui laissant le temps de se mettre à l'abri.
Une séquence partagée par Arthur Sarradin, qui se trouve actuellement toujours sur place, sur le réseau social X. "En plein direct... et soudain cet immense bombardement israélien de la banlieue sud. Terrifiant", écrit-il. "C'est un quartier entier qui a dû être rasé au sud de la capitale, dans cette zone résidentielle, pour cibler le successeur de Hassan Nasrallah. Jamais nous n'avions entendu une telle frappe. Ce soir à Beyrouth, elles se poursuivent. Des dizaines de milliers d'habitants ont dû fuir pour leur vie cette banlieue prise pour cible depuis plusieurs jours", conclut le correspondant.
Le 24 septembre dernier, comme l'a rapporté le média "Loopsider", le rédacteur en chef libanais de Maraya International Network, Fadi Boudia, a été blessé par l'explosion d'un missile israélien lors d'une attaque alors qu'il était en plein direct depuis son domicile. Depuis le 30 septembre, l'armée israélienne mène une offensive au sol dans le sud du Liban contre les infrastructures et les membres du groupe islamiste chiite. Mais les bombardements aériens avaient commencé dès le 23 septembre.