Hier, une journaliste des Echos a été mise en examen à la suite d'une plainte en diffamation déposée par Free Mobile, révèlent nos confrères du Monde. La procédure vise des propos rapportés dans un article publié le 1er mars 2012 de Didier Casas. Secrétaire général de Bouygues Telecom, M. Casas évoquait une "notion nouvelle de réseau vide qui couvre" à propos du réseau de Free Mobile.
Cet article intervenait dans un climat tendu sur le marché de la téléphonie mobile, quelques semaines après l'arrivée fracassante du quatrième opérateur. De surcroît, une intense polémique sur la qualité du réseau de Free Mobile avait lieu, polémique qui n'est d'ailleurs pas complètement terminée au vu des publicités de SFR. Malgré tout, le groupe de Xavier Niel a assuré à plusieurs reprises que Free Mobile investissait massivement dans son propre réseau, démentant les accusations de trop se reposer sur son accord d'itinérance avec Orange.
"La plainte n'est pas dirigée contre un journaliste, assure Xavier Niel au Monde, mais contre les propos d'un concurrent. Dans le cas de l'article des Echos, il s'agit de concurrents qui tiennent des propos diffamants et agressifs." Pourtant, une plainte de Free Mobile a bien été déposée contre la journaliste... L'auteur des propos, Didier Casas, a lui été entendu par la justice sans être mis en examen.
En 2008, une plainte de Free avait déjà fait beaucoup parler. L'entreprise avait assigné Libération en justice, s'estimant diffamé à la lecture de certains commentaires d'internautes publiés sur le site internet du quotidien. L'éditeur du quotidien de l'époque, Vittorio de Fillipis, avait été brutalement arrêté par les forces de police à son domicile peu avant 7h du matin. Les conditions de cette interpellation avaient provoqué de nombreuses indignations.