C'est un "demi-'Grand dimanche soir'", a plaisanté Charline Vanhoenacker. Ce dimanche 2 juin 2024, l'humoriste belge était comme toutes les semaines présente sur le plateau de France Inter pour présenter son émission dominicale. Une émission réduite à moitié, avec seulement quatre chroniqueurs. Aymeric Lompret et les autres habitués du programmes étaient aux abonnés absents, pour protester contre la suspension et le possible licenciement de Guillaume Meurice . L'humoriste est en effet en attente d'une décision disciplinaire pour avoir réitéré sa blague polémique sur Benyamin Netanyahou.
Parmi les rares chroniqueurs présents ce dimanche, tous, y compris la présentatrice, "protestent aussi, mais devant le micro", a-t-elle lancé. Les auditeurs ont ainsi pu entendre Waly Dia, qui n'y est pas allé de main morte pour s'attaquer à la direction de Radio France, notamment Sibyle Veil, la patronne du groupe. "La dernière fois que je suis venu, on apprenait que l'émission avait gagné 50% d'audience. Un mois après, je reviens, on a 50% de l'émission en moins. C'est la seule émission où plus elle fonctionne, moins tu l'entends", lance-t-il en introduction.
"Meurice, c'est l'humoriste dont on parle le plus en ce moment. Pourtant, il y a des humoristes accusés de viol, mais c'est de lui dont on parle... Apparemment, il faut le préserver le petit Benyamin. Il a un petit coeur qui bat et qui permet à son corps de fonctionner et d'envoyer des missiles sur des dizaines de milliers de civils innocents", poursuit-il. "En France, (...) si tu fais une blague sur ce criminel de guerre, tu es interdit de radio", ajoute le chroniqueur. Visé par un mandat d'arrêt lancé par le procureur de la Cour pénale internationale (tout comme les dirigeants du Hamas), le Premier ministre israélien a en effet été interviewé sur LCI la semaine dernière.
Waly Dia tourne alors sa chronique contre la direction de la radio, alors que la justice a classé sans suite les plaintes déposées contre Guillaume Meurice pour "provocation à la haine". "Pourquoi Sibyle Veil, la présidente de Radio France, radio d'État, décide de mépriser une décision de justice. Après j'ai vu que pendant trois ans, elle avait été conseillère de Nicolas Sarkozy...", ironise-t-il, sous les sifflets du public.
"Son projet, à la dame, c'est de nous dégager, donc je ne sais pas si se barrer, c'est la bonne stratégie si tu veux emmerder la direction", poursuit-il. "Il y a la fusion de l'audiovisuel public alors il faut qu'elle garde son poste, se fasse bien voir de l'étage du dessus, en l'occurrence de Rachida Dati ancienne ministre de... Sarkozy."
"Moi j'en ai marre de me faire chier dessus par des énarques serviles infoutus de faire quelque chose de productif une fois sortis de leur école à fabriquer des nuisibles. Alors si vous voulez que j'arrête de jacter dans ce micro, il va falloir venir me l'enlever", a-t-il conclu, dans une référence à l'ENA, la célèbre ancienne école fréquentée par Sibyle Veil et Emmanuel Macron (dans la même promotion) notamment. "Le message est passé", conclut Charline Vanhoenacker.