"Elle n'est pas là Rachida Dati ? Tant mieux". Ce jeudi 25 avril, Waly Dia était présent sur la scène du Théâtre du Châtelet à Paris pour le discours d'ouverture des Flammes 2024, deuxième édition de cette cérémonie qui récompense les artistes de musiques urbaines. L'humoriste n'y est alors pas allé de main morte contre Rachida Dati, qui n'était pas présente dans la salle.
"On l'a trop vue. Les médias rap, arrêtez de l'inviter, c'est bon" a-t-il lancé, avant de rappeler que la ministre de la Culture a fait des apparitions très remarquées dans les émissions le "DVM Show" en février, co-diffuseur des Flammes sur sur Twitch, et la célèbre "Planète Rap" sur Skyrock fin mars. "C'est vrai qu'elle a de la street cred, mais ça y est... Elle a fait partie du cartel de Sarkozy, maintenant elle est dans le Macron gang, il ne faut pas lui faire confiance. On l'a vue chez 'DVM', on l'a vue chez 'Planète Rap', si ça se trouve c'est elle qui sera la méchante dans la saison 3 de 'Validé'... C'est quoi, la suite ? Elle va nous faire un rap contenders ? 'J'gratte j'gratte et la nuit, j'me défoule contre tes textes, pschh pschh, c'est le bruit d'mon Karcher contre ta tess !'" a-t-il poursuivi, sous les rires de la salle. puremedias.com vous propose de visionner la séquence dans la vidéo ci-dessus.
"Inviter Rachida Dati dans une émission rap, ce n'est pas une bonne idée. C'est comme faire un concert de Freeze Corleone dans une bar-mitzvah", a-t-il ajouté. Étant nommé dans la cérémonie, le rappeur, régulièrement épinglé pour ses textes provocateurs à double sens, a notamment été accusé d'antisémitisme par la Licra en 2020, notamment pour avoir dit être "déterminé comme Adolf dans les années 1930" dans le morceau "Bâton Rouge".
"On sait très bien que la plupart des politiques n'en ont absolument rien à faire de nos cultures", continue Waly Dia dans son discours. "Soit ils la méprisent, soit ils l'utilisent pour faire passer les rappeurs pour des dangers, et eux passer pour les gentils de l'histoire. Je rappelle quand même que dans le gouvernement il y a plus de 40 affaires judiciaires en même temps" a-t-il noté, sous les applaudissements du public. "Ça veut dire que si tu prends tout le rap game, y'a moins de gens sous enquête qu'à l'Élysée, c'est qui les méchants ?", a-t-il ironisé.
L'humoriste a ensuite évoqué la polémique autour d'Aya Nakamura, pressentie pour chanter lors de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris, et victime d'attaques racistes. La star est d'ailleurs repartie avec trois trophées, "Flamme de l'album nouvelle pop", "Flamme du rayonnement international" et "Flamme de l'artiste féminine". "Ne les laissez jamais se servir de vous. Regardez ce qu'ils ont fait avec Aya cette année. Ils disent 'C'est une honte, elle parle même pas français'" a-t-il lancé en imitant les détracteurs de la chanteuse. Quand c'était les Daft Punk qui étaient pressentis pour les JO, personne n'a dit 'c'est une honte il ne chante qu'en anglais et parle comme Siri'. Le problème c'est pas la musique. Le problème c'est qu'Aya est une femme noire qui ne vous donne pas l'heure".
Diffusée sur W9, la soirée s'est soldée par un échec d'audience et n'a rassemblé qu'à peine 182.000 téléspectateurs selon Médiamétrie (0,9% du public et 2,2% des FRDA-50).