Elle a, elle aussi, le sens de la punchline. Ce dimanche 31 mars, Rachida Dati était l'invitée spéciale de l'émission mythique de Skyrock, "Planète Rap". Au micro de Fred Musa, la ministre de la Culture est notamment revenue sur la polémique autour de la possible participation d'Aya Nakamura à l'ouverture des Jeux Olympiques de Paris. Pressentie pour interpréter une chanson d'Édith Piaf lors de la cérémonie - une information pas encore pas confirmée - la chanteuse est la cible des attaques de l'extrême droite, qui épinglent notamment l'utilisation de l'argot des quartiers populaire dans ses chansons.
Le 14 mars dernier dans "Télématin", Gérard Larcher, 74 ans, s'est également joint aux critiques, écorchant au passage l'expression "en catchana" que l'on entend dans son tube de 2018, "Djadja". "Ça n'aurait pas été mon choix, je vous le dis tout de suite, même pour chanter Edith Piaf, c'est un choix un peu disruptif du président de la République. Quand je regarde le texte de ces chansons, je trouve qu'on est assez loin de la représentation de notre pays (...) 'Cachaka' par exemple, qui est l'ode à la levrette, je ne suis pas sûr pour le vétérinaire que ce soit l'ode à un animal, j'allais dire carnivore" a-t-il ironisé face à Thomas Sotto.
Découvrant en direct la petite phrase du membre des LR, la ministre de la Culture, pourtant du même parti politique, n'a pas hésité à se moquer de son aîné. "La levrette, il ne s'est pas ce que c'est...", a-t-elle plaisanté, avant d'ajouter : "Je le respecte, il est président du Sénat. C'est une grande institution, le deuxième personnage de l'État... Mais on ne doit pas s'abaisser à ça !". Plus largement, la femme d'État a dénoncé "le racisme pur et dur" des détracteurs de la chanteuse. "On peut ne pas aimer la musique, mais prendre pour prétexte l'ouverture des JO pour l'attaquer sur sa personne ou ce qu'elle est, c'est inacceptable. On n'est plus dans un pouvoir d'appréciation, on est dans le délit", a poursuivi Rachida Dati.
"C'est comme les personnes issues de l'immigration qui accèdent à des hautes responsabilités, ça ne va jamais. J'étais garde des Sceaux, ça ne va pas. J'étais magistrat, ça ne va pas. Je suis ministre de la Culture, ça ne va pas. Ça ne va jamais", s'est-t-elle agacée. Des propos qui font écho à son discours prononcé lors de son audition devant la commission de la culture et de l'éducation au Sénat le mardi 12 mars dernier : "Attention aux prétextes pour s'attaquer à quelqu'un par pur racisme", a-t-elle lancé face au Sénateurs, en référence à la polémique. "S'attaquer à une artiste pour ce qu'elle est, est inacceptable, c'est un délit", a prévenu la ministre de la Culture.