“Je ferais mieux d'aller choisir mon vocabulaire / Pour te plaire / Dans la langue de Molière”, a chanté Aya Nakamura devant l'Académie française. Invitée de l’émission "C à Vous" sur France 5 ce jeudi 28 novembre, la chanteuse s’est confiée sur les polémiques qui ont entouré sa prestation lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024. Une performance marquante mais ternie par des critiques virulentes qui ont touché à la fois l’artiste et ses proches.
Lors de cette soirée d’ouverture, en juillet dernier, Aya Nakamura avait livré un show spectaculaire en collaboration avec la Garde républicaine, au cœur d’un cadre emblématique : l’Institut de France. Un moment d’exception qui a "cloué le bec", selon les mots d’Anne-Élisabeth Lemoine, aux détracteurs de l’artiste, victime d’attaques racistes et sexistes de la part de l’extrême droite. Interrogée par la présentatrice, la chanteuse est revenue avec philosophie sur cette période difficile : "Oui, forcément, j'ai été touchée. C'est quand même ma passion, on a touché à quelque chose qui me fait vibrer naturellement. (...) La première fois, comme j'ai l'habitude de me faire critiquer, j'ai vu ça comme une critique de plus. Mais dès que j'ai vu ma famille être touchée, je me suis dit 'oula' ! Le soutien de beaucoup d'artistes m’a fait comprendre que c’était beaucoup plus grave. Ça devient international, il est en train de se passer un truc qui est hors normes."
Malgré un élan de solidarité venant de plusieurs personnalités, certains artistes n’ont pas hésité à exprimer leur frustration de ne pas avoir été convié pour performer lors de cet événement historique. Parmi eux, M. Pokora et David Guetta se sont fait remarquer par leurs commentaires. Bien qu’ils n’aient jamais remis en cause la légitimité d’Aya Nakamura, ces réactions ont quelque peu déçu la chanteuse. "Je suis quand même la première issue de mon milieu à faire ce que je fais. Je suis en train d'ouvrir le bal. Tu ne peux pas arriver comme ça, être une renoi qui vient d'Aulnay-sous-Bois, et directement tu chantes aux JO. En France, c'est tous les 100 ans ! J'avais l'impression d'être dans un film", se réjouit-elle. "Surtout que je voyais plein d'artistes qui veulent m'avoir en feat dire : 'Moi aussi je peux chanter, je suis légitime'... C'était pas fair play de leur part de dire ça, surtout dans ces moments-là. Je trouvais ça un peu décevant. Mais je l'ai fait quand même, c'est moi qui ai chanté !", s’amuse-t-elle. Puremédias vous propose de visionner la séquence dans la vidéo ci-dessus.
Aya Nakamura a également levé le voile sur une confusion qui a alimenté les rumeurs - et les attaques racistes - pendant des mois concernant sa performance lors des Jeux olympiques de Paris 2024. La chanteuse a ainsi révélé qu’elle était bien censée interpréter "La Vie en Rose" d’Édith Piaf en public, mais pas lors de la cérémonie d’ouverture des JO. "De base je devais chanter Édith Piaf à ce moment-là. Ce n’est pas aux JO que je devais la chanter !", a-t-elle expliqué, faisant référence à une prestation initialement prévue pour l’événement Vogue World Paris, en juin dernier, place Vendôme. L’artiste a raconté les discussions tendues entre le comité des JO et Anna Wintour, figure emblématique de "Vogue", pour déterminer si elle pouvait participer à cet événement quelques semaines avant les Jeux : "Je devais un peu avoir l’exclu pour faire juste les JO, parce que c’était à Paris. Du coup les JO ne voulaient pas que je le fasse. Anna Wintour a dû discuter avec les JO parce qu’il fallait que je le fasse. Donc je n’étais pas du tout censée le faire, ce truc-là".
Face à la polémique, la chanteuse a finalement renoncé à reprendre Édith Piaf lors du Vogue World Paris, optant pour un morceau de son propre répertoire afin d’apaiser les tensions. "J’ai dit : ‘Bon, si je fais ce truc-là, je ne chante pas Édith Piaf mais un morceau à moi.’ Comme ça, le comité des JO était content", explique-t-elle, regrettant "tout (le) pataquès autour de ça". Finalement, lors des Jeux olympiques, Aya Nakamura a surpris et conquis le public avec un medley de ses tubes, incluant une reprise remarquée de "For Me Formidable" de Charles Aznavour. Quant à Édith Piaf, son tout aussi célèbre titre "L’Hymne à l’amour" a bien été interprété mais par Céline Dion, en apothéose sur la Tour Eiffel.